• Les salariés de l'usine historique Mirafiori de Fiat à Turin ont approuvé l'accord durcissant leurs conditions de travail dont dépendait la survie du site et qui est considéré comme un tournant dans l'histoire sociale du pays.

    Le oui l'a emporté avec 54,05% des voix, selon le résultat définitif annoncé samedi matin à l'issue d'une nuit de dépouillement. 5.119 salariés sur les 5.431 de l'usine, soit 94,2%, ont participé à ce vote qui a démarré jeudi à 21H00 GMT et s'est achevé vendredi vers 18H30 GMT.

    Les employés auront joué un rôle décisif dans la victoire du oui alors que les ouvriers de la chaîne de montage ont eux plutôt voté non. Pour Fiat, qui n'a pas encore réagi à ce résultat, l'adhésion est donc moins large que lors du référendum sur un accord similaire organisé en juin à l'usine de Pomigliano (sud) où le oui avait totalisé 62% des voix.

    Le vote de Mirafiori a suscité plus de passions car l'usine est le coeur industriel de Fiat dans la ville où le groupe est né. A l'exception de la Fiom - branche métallurgie de la CGIL (gauche), premier syndicat du pays -, qui dénonçait un "chantage", tous les syndicats avaient signé cet accord le 23 décembre et appelé à voter oui.

    Giovanni Centrella du syndicat UGL a salué le "sens des responsabilités" des salariés de Mirafiori qui a "sauvé des dizaines de milliers d'emplois" tandis que Giorgio Airaudo de la Fiom a en revanche rendu hommage au "grand courage" des ouvriers ayant dit non. En échange de l'accord d'une majorité des salariés, Fiat s'est engagé à investir plus d'un milliard d'euros avec son partenaire américain Chrysler pour produire à Mirafiori jusqu'à 280.000 Jeep et Alfa Romeo par an.

    Si le non l'avait emporté, le groupe aurait produit ces véhicules aux Etats-Unis ou au Canada, et faute de nouveaux modèles, l'usine turinoise serait allée vers une fermeture assurée. Cet accord, qui prévoit un contrat spécifique pour les ouvriers de Mirafiori qui ne dépendront donc plus de la convention collective de la métallurgie, est considéré comme un tournant sans précédent en Italie.

    Possibilité de faire tourner l'usine 24h/24 et jusqu'à six jours par semaine, réduction des pauses, triplement du nombre maximum d'heures supplémentaires à 120 par an, il durcit sensiblement les conditions de travail.

    Des sanctions sont en outre prévues en cas d'absentéisme "anormal" ou de grève contre l'accord. Point très controversé, la Fiom ne pourra plus avoir de délégués dans l'usine car elle a refusé de signer.

    Mais les salaires augmenteront jusqu'à 3.700 euros bruts par an grâce au travail de nuit et aux heures supplémentaires, ont fait valoir les syndicats signataires.

    Soutenu par le gouvernement, le patronat et une partie de la gauche, l'accord de Mirafiori a fortement divisé la péninsule. Signe de tension, des étoiles rouges, symbole des Brigades rouges, sont apparues ces derniers jours sur les murs de plusieurs villes du pays.

    Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi s'était engagé personnellement en faveur du oui, estimant qu'en cas de victoire du non, les entreprises "auraient de bonnes raisons d'aller dans d'autres pays".

    Pour le patron de Fiat, Sergio Marchionne, qui veut faire de l'alliance Fiat-Chrysler un géant mondial de l'automobile, ce type d'accord est indispensable pour que les usines italiennes soient plus productives et arrêtent de perdre de l'argent.

    Il en a fait une condition sine qua non à l'investissement de 20 milliards d'euros au total d'ici 2014 en Italie pour y doubler la production.


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  • Un radiateur de maison close, orné de médaillons érotiques, a été vendu vendredi aux enchères à l'Hôtel Drouot à Paris pour la somme de 21.025 euros (avec frais) alors qu'il était estimé entre 3.000 à 5.000 euros, a annoncé la maison de vente Chayette et Cheval.

    Son acheteur, un Français, souhaite rester anonyme.

    Le radiateur appartenait à la collection de Jacques Le Breton, un Angevin de 64 ans possédant quelque 2.000 appareils d'arts ménagers.

    La maison d'enchères Chayette et Cheval dispersait 345 appareils électroménagers, tous "révisés et en état de fonctionnement". Le montant de la vente a rapporté 58.752 euros avec frais. La maison de vente en attendait environ 30.000 euros.

    Un ventilateur des années 1925, avec des femmes dessinées sur ses pales et estimé entre 400 et 600 euros, a été acheté 6.077 euros par le musée EDF Electropolis de Mulhouse (Haut-Rhin).

    Un shaker de comptoir du café de Flore à Paris a été racheté par les propriétaires du café pour 2.187 euros, une somme proche de son estimation entre 1.500 et 2.000 euros.

    Les aspirateurs ont été les objets les plus difficiles à vendre.

    Le musée Electropolis de Mulhouse a acheté plus d'une vingtaine de pièces, notamment des radiateurs, selon la maison de vente.


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  • Des policiers espagnols ont eu la surprise de découvrir, dans une cargaison de bananes d'Equateur, de fausses bananes en plastique qui cachaient plus de 160 kilos de cocaïne, a annoncé jeudi la police espagnole.

    Un total de 162 kg de cocaïne ont été saisis dans le port d'Algesiras, dans le sud de l'Espagne, "dans une cargaison de vrais fruits, comprenant des imitations en plastique, très semblables aux vrais", selon un communiqué de la police.

    Le leader de ce réseau de trafiquants avait même fait le voyage "jusque dans la forêt colombienne", pour préparer cet envoi, a précisé la police.

    L'Espagne est la principale porte d'entrée en Europe de la cocaïne produite en Amérique du Sud. La drogue voyage souvent en grandes quantités par bateaux, mais aussi par avion, et les trafiquants rivalisent d'imagination pour l'introduire clandestinement.

    De la cocaïne a notamment été saisie dans des boîtes de haricots rouges en provenance du Venezuela ou dans un service de vaisselle, venant aussi du Venezuela.


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  • L'ex-chef d'état-major français et ex-ambassadeur en Tunisie, l'amiral Jacques Lanxade, estime que "c'est l'armée qui a lâché" le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et qu'elle peut être un "élément stabilisateur" pour sortir du chaos.

    Dans un entretien au Parisien, il estime que "l'armée, à l'inverse de la police du régime, s'est refusé à faire tirer sur la foule" pendant les manifestations de la semaine passée. Il cite ainsi le "Chef d'état-major de l'armée de terre, le général Rachid Anmar a démissionné en refusant de faire tirer l'armée et c'est probablement lui qui a conseillé à Ben Ali de s'en aller en lui disant: 'tu est fini'", ajoute l'amiral.

    "CE N'EST PAS UNE ARMÉE DE COUP D'ETAT"

    "L'armée qui - même sous Ben Ali - a toujours été tenue à l'écart de la politique et n'était pas partie prenante dans la direction des affaires du pays, est une armée assez républicaine. Je crois que l'armée est un élément stabilisateur et modérateur. Ce n'est pas une armée de coup d'Etat, même si je peux me tromper", dit-il.

    "Mais il ne faudrait pas que, faute de trouver une organisation politique pour assurer la transition, l'armée soit obligée d'apparaître en première ligne. Il ne me semble pas que l'on aille dans ce sens-là et l'armée n'y pousse pas du tout", ajoute-t-il.


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  • Des tirs nourris retentissaient, dimanche après-midi 16 janvier, dans le centre de Tunis. Les échanges de tirs, d'abord sporadiques, puis de plus en plus nourris, ont débuté dans le milieu de l'après-midi non loin du ministère de l'intérieur. Selon l'AFP, les combats mettraient aux prises des personnes cachées dans des immeubles tout près de l'avenue Bourguiba et des policiers.

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    Un hélicoptère survolait la zone du ministère de l'intérieur tandis que le centre de la capitale était totalement désert, à l'exception d'une forte présence policière. Un peu plus tôt dans la journée, des tirs ont également été échangés devant le siège d'un parti d'opposition, le Parti démocratique progressiste (PDP), à l'issue desquels plusieurs personnes ont été arrêtées, dont deux étrangers, a indiqué un des responsables de cette formation.

    Un semblant de normalité semblait pourtant revenu dans la matinée. Des badauds avaient recommencé à se promener sur l'avenue Bourguiba. Les autorités provisoires avaient annoncé un allègement du couvre-feu en invoquant une amélioration des conditions de sécurité. Surtout, les pillages et les exactions qui avaient marqué les premières heures de l'après-Ben Ali ont largement diminué pendant la nuit.

    La situation s'est bruquement tendue en début d'après-midi. Les policiers sont alors devenus de plus en plus nerveux, contrôlant systématiquement les véhicules pour vérifier notamment s'il n'y avait pas d'armes à l'intérieur. Des rumeurs font état de taxis transportant des miliciens.

    L'ANCIEN CHEF DE LA SÉCURITÉ DE BEN ALI ARRÊTÉ

    Au sommet de l'Etat, une certaine confusion continuait également à régner, entretenue par des règlements de compte et des arrestations de proches de l'ancien président. L'un des anciens hommes forts du régime, l'ex-chef de la sécurité du président déchu, a notamment été arrêté dans la journée, à la demande de la justice tunisienne qui l'accuse des récentes exactions commises contre la population. "Le général Ali Sériati a été placé sous mandat de dépôt après la présentation des chefs d'inculpation qui pèsent sur lui", a indiqué à l'AFP une source au sein du nouveau gouvernement.

    L'ancien homme clé de la sécurité du président a été interpellé à Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie, alors qu'il tentait de s'enfuir en Libye. Selon cette source, le général Sériati a été interpellé par des éléments de la police et de l'armée et ramené à Tunis. Auparavant, une source officielle citée par la télévision publique et l'agence officielle TAP avait indiqué le général Ali Sériati avait été formellement accusé d'être responsable des désordres récents dans la capitale et d'autres villes du pays.

     

    Une affiche du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali dans les  rues de Tunis.

    Une affiche du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali dans les rues de Tunis.AP/Christophe Ena

    Plusieurs témoignages ont attribué les pillages et exactions de ces derniers jours à des membres de l'appareil sécuritaire, liés à Zine El-Abidine Ben Ali, le président déchu, qui chercheraient à créer le chaos et la panique pour favoriser son retour. Le corps de la sécurité présidentielle avait la haute main sur les autres forces de sécurité et était particulièrement redouté par la population.

    Dans le même temps, on apprenait l'arrestation d'un neveu de M. Ben Ali. Kaïs Ben Ali a été interpellé par l'armée à Msaken, dans le centre de la Tunisie, dans la nuit de samedi à dimanche, avec dix autres personnes qui "tiraient en tous sens" à bord de véhicules de police, selon des témoins. Vendredi, un autre neveu de l'ancien président, très présent dans les affaires, avait été poignardé à mort.

    DES COMITÉS DE VIGILES POUR FAIRE FACE AUX RISQUES DE PILLAGES

    Hormis ces incidents qui semblent liés à l'incertitude politique créée par le départ de M. Ben Ali, l'agence TAP a fait état en début d'après-midi d'une amélioration de la sécurité avec un allègement du couvre-feu dans l'ensemble du pays.

     

    Un militaire dans les rues de Tunis dimanche 16 janvier.

    Un militaire dans les rues de Tunis dimanche 16 janvier.REUTERS/ZOHRA BENSEMRA

    Alors que la nuit de vendredi à samedi avait été émaillée d'actes de vandalisme et de pillages, la capitale tunisienne s'est réveillée dans le calme. Le dispositif de sécurité bloquant l'avenue Bourguiba, dans le centre, a été un peu allégé avec la levée des barrières dressées la veille et une présence policière plus discrète. Quelques rares cafés ont rouvert. Au marché central, un bon quart des étals sont approvisionnés en fruits et légumes mais les clients se plaignent d'une soudaine montée des prix.

    L'armée est déployée à tous les endroits stratégiques de la capitale, notamment à l'aéroport international Carthage, devant la Banque de Tunisie et le siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) parti de l'ex-président Ben Ali .

    Des comités de vigilance, sortes de milices de quartier, avaient organisé des rondes pour décourager les pillards et les troupes fidèles au président déchu de semer le désordre. "On n'a pas peur : les hommes protègent nos quartiers des miliciens armés qui sont là pour terroriser. Je me sens en sécurité", a témoigné Mouna Ouerghi, 29 ans, professeur d'université.

     

    Des hommes armés de bâtons montent la garde à l'entrée de leur  quartier pour éviter la venue de pillards.

    Des hommes armés de bâtons montent la garde à l'entrée de leur quartier pour éviter la venue de pillards.AFP/FETHI BELAID

    "POURPARLERS LIMITÉS, DÉMOCRATIE BOITEUSE"

    Au Palais du gouvernement, le premier ministre, Mohammed Ghannouchi, consultait dimanche des représentants des partis politiques et de la société civile pour amorcer le processus de transition. Ces consultations devraient aboutir à la mise en place de trois comités : l'un chargé de proposer des personnes pour former un gouvernement d'union nationale, un autre pour examiner les exactions et dérives sécuritaire et le dernier sur les accusations de corruption de l'ancien régime. Tous les partis politiques dits légaux, représentés au Parlement ou non, sont appelés à rencontrer M. Ghannouchi, mais pas le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) de Hamma Hammami qui est interdit ni les islamistes du Ennahdha de Rached Ghannouchi, qui vit en exil à Londres.

    "Pourparlers limités, démocratie boiteuse", ont immédiatement réagi des manifestants à Regueb (centre-ouest), une localité qui a connu de violentes manifestations durement réprimées par la police. Environ 1 500 manifestants y ont défilé dimanche matin pour réclamer un véritable changement. "Nous ne nous sommes pas révoltés pour la formation d'un gouvernement d'union avec une opposition de carton-pâte", ont-ils scandé avant d'être dispersés par l'armée qui n'a pas recouru à la violence. L'état d'urgence décrété dans le pays vendredi interdit les rassemblements de plus de trois personnes.

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters


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