• L’annonce de la détention du président déchu Hosni Moubarak dans un hôpital de Charm El-Cheikh et celle de l’incarcération de ses deux fils ont été accueillies avec joie et soulagement par le peuple égyptien. Récit du quotidien panarabe Al-Quds Al-Arabi.

    Les frères Moubarak, Alaa et Gamal en janvier 2010.

    Le président déchu Hosni Moubarak a passé le 13 avril [après une crise cardiaque] sa première journée en détention dans une chambre de l'hôpital de Charm El-Cheikh, sous surveillance renforcée. Sous sa fenêtre, des centaines de personnes demandaient qu'on l'expulse de la ville, tandis que des juristes réclamaient son transfert dans un établissement pénitentiaire, faisant valoir que son séjour dans un hôpital civil était “contraire à la Constitution”. Des rumeurs ont circulé quant à son transfert à l'hôpital militaire du Caire, ou dans d'autres hôpitaux de la capitale, pour raisons de sécurité.

    Selon des sources médicales, l'état de santé de Moubarak s'est amélioré depuis la crise cardiaque survenue durant l'interrogatoire. Il aurait dit à un des juges d'instruction : “Qu'est-ce qui vous prend ? N'oubliez pas que vous parlez au président de la République”, ce qui lui aurait valu une réponse cinglante : “Baissez d'un ton s'il vous plaît ! Vous êtes ici en tant qu'accusé, comme n'importe quel autre citoyen”.

    Les forces de l'ordre ont essayé de disperser les manifestants, mais ont dû renoncer face à l'afflux croissant de la foule qui scandait des slogans hostiles à l'ancien régime et demandaient que le président déchu et sa famille soient jugés : “Moubarak, pillard, tu nous as volé 70 milliards”, ou "rends-nous notre argent !", ou encore “voleurs, dehors !”

    De leur côté, Gamal et Alaa Moubarak sont arrivés le 13 avril à la prison de Charm El-Cheikh, où se trouvent déjà d'autres anciens dignitaires du régime. A cinq heures du matin, les magistrats ont décidé de les mettre en détention pour quinze jours. Les forces de l'ordre ont renforcé les mesures de sécurité autour de ces deux prisonniers, de crainte d'une tentative d'évasion. Ils sont accusés d'incitation et de complicité de meurtre.

    Selon des sources proches de l'enquête, les deux hommes sont arrivés à bord d'un véhicule de transport de prisonniers ordinaire. Dès leur arrivée à la prison, ils ont laissé leurs vêtements civils, leurs téléphones portables et autres effets personnels pour revêtir la tenue blanche des prisonniers. Tous les deux avaient du mal à cacher leur étonnement de se retrouver derrière les barreaux, surtout quand certaines des personnes présentes ont crié : tôt ou tard, la justice reprend ses droits” ou encore : “Dieu donne et retire ses faveurs à qui il veut”. Les deux prisonniers auraient par ailleurs refusé les repas prévus et exigé de l'eau minérale de la cafétéria.

    Hosni Moubarak est sous le coup de cinq chefs d’accusation : corruption, détournement de fonds publics, enrichissement personnel, favoritisme et meurtre sur la personne d'opposants. Gamal, quant à lui, est accusé de détournement de fonds publics, de meurtre ainsi que d'incitation et de complicité de meurtre.

    Par ailleurs, l'ancien président du Parlement Ahmed Fathi Sourour a rejoint la même prison. Il est accusé d'enrichissement illicite, ainsi que l'avocat Mourtada Mansour, impliqué dans l'attaque des manifestants de la place Tahrir [en février] par des méharistes.

    Les proches des victimes de la répression ont déclaré qu'ils allaient enfin pouvoir commencer à faire le deuil des martyrs de la révolution.


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  • Mandat d'arrêt international contre Ben Ali | Montage Le Post


    Toute la presse internationale semble avoir oublié l'ancien président tunisien Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi, il est vrai que les évènements qui secouent les pays arabes actuellement fait que leurs sorts deviennent un peu secondaires.

    Cela fait 3 mois aujourd'hui que la famille Ben Ali a quitté la Tunisie pour se réfugier en Arabie Saoudite. Un mandat d’arrêt international a été lancé, depuis 26 janvier 2011, par Interpol contre l’ancien dirigeant tunisien et son épouse, et les révolutionnaires veulent qu’ils soient jugés.

    Or, depuis leur arrivée le 15 janvier en Arabie Saoudite, il y a eu beaucoup d'intox, mais remontons un peu le cours des évènements :
    Ben Ali, sa femme Leila Trabesli, leur fille Halima (18 ans), leur petit garçon Mohamed (7 ans) et sa nourrice se sont enfuis de Tunisie le 15 janvier. Ils ont tout d'abord séjourné une semaine dans le palais du roi Faycal à Jeddah. Puis ils ont émigré à Abha qui est une ville de montagne de 230 000 habitants située à 450 km au sud de Jeddah. Ils y résident dans une grande demeure bourgeoise, d’une dizaine de pièces, prêtée par le gouvernement saoudien.

    La population saoudienne semble ignorer la présence de Ben Ali et de sa famille dans cette prison dorée, le service de sécurité étant très discret.

    Le 15 février, l'ex-président tunisien a été victime d'un malaise, il a perdu connaissance brièvement. A bord d’un hélicoptère, Ben Ali a été transporté à l’hôpital du roi Faycal à Jeddah pour y subir des examens médicaux. Et c'est sous le nom d'un prince saoudien qu'il a été admis dans cet hôpital. Deux jours plus tard toute la presse mondiale annonce qu'il a été victime d'un AVC est qu'il est dans le coma et que son épouse Leila n'est pas à son chevet, étant réfugiée en Libye.

    Mais selon des sources recueillies par France Info, ces informations sont fausses, il n’a jamais été victime d’un accident vasculaire cérébral, mais d’une crise d’hypoglycémie due au stress provoqué par les arrestations des membres de sa famille deux jours auparavant et à une violente dispute avec son épouse la veille. D'ailleurs il est sorti de l'hôpital trois jours plus tard.

    Selon la correspondante à Ryad de cette radio, Clarence Rodriguez, cette rumeur a été orchestrée par un proche de la famille resté à Tunis, dans un seul but, que le peuple tunisien cesse de vouer son "ami"aux gémonies. Quant à Leila Trabelsi, dénommée la "reine de Carthage", elle n'a jamais quitté l'Arabie Saoudite et ne s’est pas non plus rendue en Libye comme cela a été écrit dans la presse internationale.


    Mais Zine el-Abidine Ben Ali s’ennuierait dans sa prison dorée, de fréquentes disputes avec son épouse  rend l'ambiance à la maison très orageuse. Il passe beaucoup de temps devant les chaînes d’information, qui relatent les troubles dans le monde musulman.

    Espérant quitter l'Arabie Saoudite, il a fait une demande d'asile, en zone flamande, début mars auprès de la Belgique.  Il voudrait rejoindre des membres de sa famille qui résident dans ce pays, notamment ses beaux-parents qui sont installés dans un quartier résidentiel à Relegem. Mais la Belgique a catégoriquement refusée de l'accueillir, ce qui est légitime du fait que le couple est sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour "acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers" et "transferts illicites de devises à l'étranger".





    La famille Ben Ali réfugiée en Arabie Saoudite, a peu de chance de quitter ce pays, et risque d'y rester jusqu'à la fin de leurs jours. Cependant elle doit-être très inquiète de voir les manifestations gagner ce pays.  Car les chiites de l’est de l’Arabie saoudite tentent depuis début mars de faire naître un mouvement de contestation et de lancer leur "printemps arabe".

    Dans le royaume saoudien, où l’islam sunnite est la religion officielle, les chiites ne sont pas reconnus comme minorité religieuse, alors qu’ils représentent environ 10 % de la population. Ces derniers sont par ailleurs victimes de discriminations sociales et subissent des restrictions dans leurs pratiques religieuses.

    Ces jeunes chiites sortent chaque semaine pour manifester. Cela se passe souvent le vendredi. Ils sont entre une centaine et un millier, selon les jours.

    Ci-dessous une vidéo de Euronews qui montre des centaines de personnes qui se sont rassemblées à Al-Qatif pour demander la libération de neuf détenus chiites. D'après des témoins, des soldats ont tiré sur des manifestants plusieurs personnes ont été blessées.....

    Je pense que le peuple tunisien ne doit pas être mécontent de ce que leur ex-président et son épouse endurent, mais ils doivent surtout espérer qu'ils soient un jour jugés par la justice tunisienne.

    Sources : France Info, Le Parisien, Europe 1, France 24, Euronews,


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  • Le Premier ministre français François Fillon a réaffirmé, ce jeudi, le refus de la France d'accepter les migrants clandestins tunisiens qui arrivent en passant par l'Italie et l'île de Lampedusa.

     

    «Il faut d'abord que les règles s'appliquent», a-t-il prévenu à l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso à Bruxelles.

     

    Et d'ajouter : «Il n'y a aucune règle qui prévoit l'accueil sur le territoire européen et la libre circulation des immigrants économiques clandestins. Une grande partie des ressortissants tunisiens qui sont arrivés en Italie, n'ont pas vocation, comme certains le proposent, à être répartis dans les différents pays européens, ils ont vocation à retourner dans leur pays.»

     

    «Il serait plus intelligent de les ramener en Tunisie»

     

    M. Fillon a rappelé que son pays faisait déjà un effort beaucoup plus important que l'Italie en matière d'octroi du droit d'asile. «Je veux simplement faire remarquer que la France est le deuxième pays au monde en matière d'asile derrière les Etats-Unis, c'est plus de 50 000 personnes qui chaque année demandent asile en France, et 10 000 en Italie», a-t-il dit.

     

    Le chef du gouvernement a aussi critiqué le système actuel qui voit l'Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, acheminer les Tunisiens interceptés en mer sur l'île italienne de Lampedusa. «Il serait plus intelligent de les ramener directement en Tunisie», a-t-il plaidé.

     

    «Nous avons le droit de protéger nos frontières»

     

    M. Barroso a soutenu la France sur ce point. «Nous avons le droit de protéger nos frontières, nous ne pouvons pas tolérer l'immigration clandestine illégale, nous devons lutter contre les réseaux criminels», a-t-il soutenu.

     

    Dans le même temps, il a invité Paris et Rome à régler leur querelle sur le sort des immigrés tunisiens - quelque 25 000 sont arrivés ces dernières semaines en Italie - en préservant l'espace Schengen sans frontières.

     

    Celle-ci stipule qu'ils doivent également disposer d'un passeport en règle et de ressources suffisantes pour pouvoir séjourner puis repartir dans leur pays.


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  • Les deux conventions signées jeudi au ministère du Tourisme entre professionnels du transport aérien et du tourisme permettront-elles de redresser l’un des secteurs les plus touchés par la crise? Les responsables y croient.


    Pour sauver la saison touristique, 14 poids lourds de la profession se sont dit prêts à booster le secteur qui affiche grise mine. Conjoncture exceptionnelle oblige, les professionnels du tourisme et du transport ont tous répondu à l’appel de deux ministères du Transport et du Tourisme et signé une série de mesures, avec des concessions de part et d’autre. L’essentiel est que le marché reprenne et que le flux touristique revienne.

     

    Tant qu’il s’agit de l’intérêt général
    Les représentants de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (Fth), la Fédération tunisienne des agences de voyages (Ftav), l’Office nationale du tourisme tunisien (Ontt), Tunisair et Tunisair Express (ex-Sevenair) se sont mis d’accord sur un panier de décisions et tous sur la même longueur d’onde ont plaidé l’intérêt général.
    Selon Mehdi Haouas, ministre du Commerce et du Tourisme, qui était accompagné de Slim Chaker, secrétaire d’Etat chargé du Tourisme: «Le moment est historique et il était temps de mettre la main dans la main, tenter de propulser le secteur et redresser la pente tout en préservant l’intérêt particulier de chacun».
    Pour le ministre, il s’agit d’un accord spécifique et qui va perdurer quelque temps. «C’est un accord qui nous est propre et qui se distingue par sa ‘‘tunisianité’’. C’est la marque de notre fabrique, qui repose sur pas grand-chose, mais sur l’intelligence, la nôtre, principal pilier, principal capital du pays», a-t-il déclaré.
    De quoi s’agit-il? Les deux conventions prévoient tout d’abord un meilleur travail de la part de tous les partenaires sur le marché du tourisme en Tunisie afin de récupérer au plus vite les flots touristiques. Parmi les objectifs de cette alliance: le soutien financier, l’effort commercial du pavillon national pour le redémarrage, le maintien des vols charter des tours opérateurs dont le taux de remplissage est inférieur à la capacité convenue.

    Un soutien à prix… cassé
    «Ce soutien est mis en place du 15 avril au 15 juin. Mais chaque partie peut suspendre cette convention en cas de désaccord entre les signataires dans la mise en place de ses modalités d’application, ainsi que son mode d’emploi. Le soutien peut être également prorogé, s’il aboutit aux résultats escomptés et si les budgets sont encore disponibles, sans toutefois dépasser le 1er juillet 2011. Il peut être accordé aussi, pour les vols dont le coefficient de remplissage est supérieur à 50% et inférieur ou égal à 80%. La différence de sièges invendus, sera alors réglée à la compagnie concernée du pavillon national, au prix de vente du siège réellement facturé au tour opérateur», a précisé l’un des responsables. Et d’ajouter qu’un effort exceptionnel sera déployé pour vendre les sièges à d’autres tours opérateurs et sites marchands. Au cas où des sièges restaient  invendus, la Fth, la Ftav et l’Ontt pourraient en disposer pour inviter des agents de voyages, des tours opérateurs, des journalistes ou autres afin de promouvoir le tourisme. Et c’est toujours une solution bonne à court ou long terme pour le pays.
    Combien ça coûte? Un siège est estimé à une poignée d’euros. Mais combien vraiment! Des questions qui dérangent. Mais devant l’insistance, un responsable a hésité avant de répondre qu’un siège pourrait coûter une cinquantaine d’euros.

    Bientôt l’Inde, la Chine et le Canada en ligne
    Au terme de son intervention et avant de céder la place aux signataires, le ministre du Commerce et du Tourisme a précisé qu’il s’agit d’une première opération qui répond à une conjoncture spécifique. Et d’annoncer que bientôt la Tunisie va s’ouvrir sur de nouveaux marchés. Pour le ministre, cet accord de solidarité peut être élargi pour conquérir d’autres marchés en dehors de l’Europe. «Il y aura les marchés de demain qui sont l’Inde, la Chine et le Canada», annonce-t-il sur une note positive.
    Quant au bilan du premier trimestre, il n’y a pas de quoi se réjouir pour le moment. Les recettes touristiques ont atteint 303,4 millions de dinars. C’est-à-dire une baisse de 43% par rapport à la même période de 2010. La fréquentation des hôtels a aussi chuté de 59,9% soit 1,8 million de nuitées pour les trois mois de l’année contre 4,3 millions entre le 1er janvier et le 31 mars 2010.
    Autant dire que toutes les solutions susceptibles de redresser la situation sont les bienvenues.

    Z. A.


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