Une explosion et un incendie provoqués par des feux d'artifice ont fait 109 morts tôt samedi matin dans une discothèque à Perm, dans l'Oural, a annoncé le ministère russe des Services d'urgence. La plupart des victimes sont mortes étouffées ou écrasées dans la bousculade en essayant de fuir les lieux.

Le ministre régional de la Sécurité, Igor Orlov, a précisé que des feux d'artifice avaient enflammé vendredi en fin de soirée le plafond en plastique de la discothèque "Le Cheval boiteux", provoquant l'incendie, a rapporté l'agence de presse ITAR-Tass.

Selon les autorités, les responsables de l'établissement n'ont pas tenu compte des demandes répétées visant à modifier l'intérieur des locaux pour se conformer aux normes en matière de sécurité-incendie. "Ils n'ont ni cerveau ni conscience", a déploré le président russe Dimitri Medvedev, appelant à des sanctions sévères. Il a décrété une journée de deuil national pour lundi.

D'après des agences de presse, le propriétaire et le gérant de la discothèque ont été arrêtés et étaient interrogés par la police.

Selon les autorités, plus de 130 personnes ont été blessées, dont 90 qui se trouvaient dans un état grave. Les autorités tentaient d'identifier les morts samedi matin. La commission d'enquête a précisé que 98 personnes étaient décédées dans la discothèque même, et 11 autres plus tard dans des hôpitaux.

Perm, une ville d'environ un million d'habitants, est située à 1.200km à l'est de Moscou.

Sur une vidéo tournée à l'intérieur de la discothèque, diffusée sur la chaîne publique Vesti, on pouvait voir le plafond en plastique en train de commencer à brûler et l'établissement progressivement rempli de fumée alors que des jeunes, habillés de manière élégante, réalisaient ce qui se passait et se ruaient vers une des sorties.

Les pompiers sont arrivés sur place presque immédiatement après le début de l'incendie et l'ont maîtrisé en moins d'une heure, selon le ministère des Situations d'urgence.

"Le feu s'est propagé très rapidement", a précisé Marina Zabbarova, responsable de l'enquête pour le parquet de la région de Perm. "Il y a eu un mouvement de panique qui entraîné la mort de nombreuses personnes." Elle a ajouté que les enquêteurs ne pensaient pas qu'il puisse s'agir d'un attentat terroriste.

Svetlana Kouvchinova, qui se trouvait dans le bâtiment au moment du drame, a confié à l'Associated Press que l'incendie s'était déclaré après que des étincelles provenant de trois fontaines pyrotechniques eurent été projetées vers le plafond.

"Il n'y avait qu'une sortie, et les gens ont commencé à casser les portes pour sortir", a raconté une autre femme. Certains ont été tués dans la bousculade.

Environ 200 personnes, essentiellement des jeunes, se trouvaient dans la discothèque dans la nuit de vendredi à samedi.

La Russie est connue pour être laxiste en matière de sécurité-incendie. Plusieurs incendies ont eu des conséquences dramatiques ces dernières années dans des discothèques russes, mais aussi dans des immeubles d'habitations et des maisons de retraite. On compte jusqu'à 18.000 morts par le feu chaque année dans le pays.

Dimitri Medvedev, qui a demandé un rapport sur ce nouveau drame, a préconisé une modification de la législation pour alourdir les peines en cas d'infraction à la réglementation. AP

source:nouvelobs.com

Quelques heures avant la fin du 23e Téléthon, les dons étaient en baisse samedi. Le compteur affichait en effet 41.467.155 euros à 19h, contre 44,1 millions l'année dernière à la même heure, soit un recul d'environ 20% que les organisateurs imputent notamment à la crise et à la polémique née des propos de Pierre Bergé. L'objectif est de recueillir plus que les 104,9 euros enregistrés lors de l'édition 2008.

"C'est sans doute le contrecoup de la crise et d'une polémique qui a été lancée et qui était complètement inopportune", a estimé sur France-Info Laurence Tiennot-Herment, la présidente de l'Association française contre les myopathies (AFM), co-organisatrice du Téléthon avec France Télévisions.

"Aujourd'hui, à l'heure où on se parle, c'est vrai qu'il y a 15 à 20% de moins sur la télématique Internet et le 3637. Pour autant, dans les campagnes, les gens sont mobilisés, font la fête et ça, c'est quelque chose de magique", a-t-elle ajouté.

Au service de presse du Téléthon, on se déclarait "assez soucieux du résultat final", expliquant que les appels affichaient une baisse de 20%, et les promesses de dons de 15%.

Malgré cette tendance à l'essoufflement, les organisateurs restaient optimistes. "On peut toujours avoir une bonne surprise car certains dons sur le terrain sont comptabilisés plus tard. Et le 36 37 continue toute la semaine", soulignait-on.

A noter que le compteur du Téléthon affichait 95,2 millions d'euros de promesses de dons l'année dernière en fin d'émission. Mais, au final, 104,9 millions d'euros de dons avaient été recueillis. L'émission en direct sur France Télévisions devait s'achever cette année à 1h00 dimanche matin. Mais le standard téléphonique restera ouvert toute la semaine.

Cette 23e édition se tenait deux semaines après la polémique née des propos du président du Sidaction Pierre Bergé, qui avait estimé que le Téléthon "parasite la générosité des Français" en "exhibant le malheur des enfants".

Le Haut commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch a depuis souhaité la création d'un "haut conseil à la vie associative" afin d'organiser et de "réguler" l'accès des organismes caritatifs aux moyens publics.

Depuis vendredi soir, ce sont 200.000 bénévoles et plus de 80 partenaires (entreprises, organisations...) qui sont mobilisés dans toute la France autour de 20.000 manifestations. Le parrain du Téléthon est cette année l'acteur Daniel Auteuil.

Pour faire un don, le public peut appeler le désormais célèbre 36 37, se connecter sur l'Internet (http://www.don.telethon.fr), ou encore adresser un chèque à l'AFM. AP