• Trois rounds et trois vidéos pour le match Guillon-Besson

    Après Dominique Strauss-Kahn, l’humoriste Stéphane Guillon a trouvé un autre homme politique pour lui faire sa publicité

    Invité hier matin sur France Inter, le ministre de l’Immigation et de l’Identité nationale Eric Besson était au centre de la chronique de l’humoriste qui l’y avait dépeint comme "une taupe du Front national", chargée d’infiltrer le gouvernement au bénéfice de son vrai parti.

    (video Dailymotion)


    En préambule de son interview par Nicolas Demorand, Eric Besson a souhaité revenir sur ce billet d’humeur : "Je ne l’ai pas entendu personnellement mais depuis tout à l’heure, je reçois des SMS d’amis qui me disent être scandalisés par ce qu’il fait. Je voudrais attirer votre attention sur la dérive qui est la sienne : la dernière chronique ou l’avant-dernière chronique qu’il m’avait consacrée, je pèse mes mots, je considère qu’elle était raciste". (celle-ci concernait les "mariages gris" que dénonçait Eric Besson et rappelait que le ministre était en couple avec une jeune femme tunisienne).


    Une polémique que l’humoriste accueille comme du pain béni et n’hésite pas à reprendre ce matin dans son nouveau billet d’humeur : "Être humoriste, c’est de plus en plus compliqué, il faut faire attention à tout, peser chaque mot ! Si on continue, c’est un métier qui va disparaître, comme maréchal-ferrant. Y’en aura plus !" Stéphane Guillon précise ne pas comprendre ce qui a pu énerver Eric Besson : "Si on réécoute posément mon papier, c’est une fiction, ni plus ni moins. Je disais qu’en vérité Eric Besson a toujours travaillé en sous-main pour le Front national. Un homme qu’on attaque toujours pour ses traîtrises, pour une fois je le dépeins comme quelqu’un d’extrêmement fidèle, il le prend mal !"

    La réaction impulsive du ministre, et effectuée sans même avoir entendu l’objet du scandale, joue d’ailleurs contre ce dernier : "Violette, ma fille elle est comme lui. Colérique, sanguine, elle part au quart de tour… mais bon, elle a trois ans" souligne l’humoriste ce matin sur France Inter. "Il a réagi sans avoir entendu ma chronique, en se basant uniquement sur des SMS envoyés par ses amis, des conneries du style ‘Guillon a cité Mein Kampf’. Après lui il répète le truc bêtement à l’antenne, il se ridiculise."


    Mais dans les plus hautes instances de la radio, la chose n’a pas été prise avec le sourire. Jean-Luc Hees, président du groupe Radio France, n’a pas hésité à présenter des excuses au nom de tout son groupe. Une bien mauvaise idée si l’on en croit les réactions unanimes du PS dont le député Bruno Le Roux a dénoncé "les excuses rampantes", mais aussi du syndicat SNJ-CGT, de Guy Bedos, de Patrick Timsit et de Guy Carlier qui est revenu sur l’affaire ce matin lors de sa chronique sur Europe 1 : "En ce moment, il n’est pas de bon ton de s’attaquer trop violemment aux politiques, sinon Alexandre Bompard va être obligé de faire des excuses. C’est comme ça que ça se passe : les directeurs de radio s’excusent auprès des politiques des billets d’humour et d’humeur de leurs chroniqueurs."

    Reste à connaître le fin mot de l’histoire. Mais si celle-ci se termine par le licenciement de Stéphane Guillon, à n’en pas douter, on n’a pas fini d’en entendre parler.

    Jérémy PRIN-DERRE (jprin-derre@laprovence-presse.fr)


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