e second constructeur mondial de téléphones mobiles vient d'annoncer
qu'il commercialiserait la plupart de ses prochains appareils de milieu
et haut de gamme avec une base Linux.Symbian et Microsoft Windows Mobile toujours utilisés
Même
si cette décision constitue un indéniable changement de direction
stratégique (prévu depuis quelques semaines), elle ne s'accompagne pas
d'un remplacement pur et simple des logiciels d'exploitation Symbian et
Windows Mobile.
Ceux-ci seront en effet (pour l'instant ?)
toujours utilisés dans certains téléphones, pour notamment répondre aux
attentes de quelques marchés spécifiques.
Par ailleurs, il
convient de rappeler que la firme avait déjà commencé, en 2000, à
développer certains téléphones mobiles à base de l'OS Linux. A
l'époque, ces GSM étaient surtout réservés à la Chine, pays émergent à
fort potentiel de développement dans lequel le gouvernement faisait les
yeux doux au monde du logiciel libre.
Les avantages introduits pas Linux
Quoiqu'il
en soit, la décision prise aujourd'hui d'axer le développement des
prochains mobiles sur les bases du système libre Linux n'est pas anodin
et est mûrement réfléchi.
A ce titre, plusieurs avantages sont
permis par l'implémentation de ce système d'exploitation en lieu et
place des concurrents Symbian et Windows Mobile.
Le premier
avantage trouve son origine dans le fondement même de Linux. Alors que
les ténors que sont Symbian et Windows Mobiles supposent une dépendance
totale envers des entreprises tierces (respectivement Symbian Ltd et
Microsoft), le système d'exploitation libre Linux est beaucoup plus «
ouvert » et flexible. Motorola commercialisant des mobiles de
différentes catégories dans différents marchés aux attentes
hétérogènes, les libertés offertes par Linux constituent un très net
avantage par rapport à la relative rigidité de Symbian ou Windows
Mobile.
Par ailleurs, l'autre grand atout qu'apporte le choix de
Linux est à rechercher dans la lutte que livre actuellement Motorola au
géant finlandais Nokia. La guerre fait rage entre le deuxième et le
premier constructeur de mobiles, la firme américaine grignotant peu à
peu son retard sur le constructeur finlandais. Alors que Nokia est le
constructeur de mobiles qui utilise le plus Symbian, le choix fait par
Motorola d'utiliser Linux permettrait de clairement concurrencer
l'actuel numéro un mondial. En corollaire, le constructeur américain ne
« subirait » plus le partenariat fructueux « Nokia Symbian ».
L'avenir
nous dira si cette décision stratégique prise par Motorola permettra à
ce dernier de repasser devant Nokia. Quoiqu'il en soit, le monde de
l'open source marque de nouveaux points face à ses concurrents
(Microsoft notamment). Le co-fondateur d'une des plateformes mobiles de
Linux semble avoir vu juste.