• Rencontre au Qatar avec le gendre de Ben Ali, Sakher el-Materi

    Sakher el-Materi arrive au rendez-vous fixé dans un restaurant d’un hôtel de Doha en jean et blouson de cuir, un fin collier de barbe autour du visage. « Je ne fais que passer, c’est la première fois que je rencontre un journaliste occidental », nous dit-il en s’asseyant.

    Comme la plupart des hôtes du régime qatarien – de l’ancien chef des services de renseignements libyens Moussa Koussa à Sagidda, la veuve de Saddam Hussein – le gendre du dictateur tunisien déchu s’est engagé à ne pas parler à la presse auprès des responsables locaux, qui lui ont accordé le titre de résident permanent, malgré le mandat d’arrêt lancé contre lui par le nouveau pouvoir tunisien.

    Mais au fil de la conversation qui durera une quinzaine de minutes, Sakher Materi, 30 ans, va bien sûr évoquer son pays. « J’espère que la transition se passera bien, on verra » dit-il. Il nous interroge sur la victoire des islamistes d’Ennhada, sans se lancer dans de virulentes critiques contre les nouveaux maîtres de la Tunisie. « Au contraire, jure-t-il, j’avais cherché à convaincre ma belle famille qu’il fallait accorder un espace aux islamistes ». En 2007, l’homme d’affaires lança la première radio islamique tunisienne Zitouna FM.

    L’ancien magnat et homme politique parle d’une voix fluette. Il arbore un visage d’adolescent, mais les apparences sont très certainement trompeuses. Il évoque la France, les autres révolutions arabes, puis avoue ne pas savoir de quoi sera fait son avenir avec sa femme Nesrine, la fille aînée de Ben Ali.

    Ils étaient en France lorsque le pouvoir tunisien a été renversé, mais Paris leur a alors demandé de quitter l’Hexagone. Depuis, ils sont réfugiés dans l’émirat avec lequel Materi était en relation d’affaires ces dernières années.

    Sakher Materi dit être en contact avec son beau-père, Zine el-Abedine Ben Ali, réfugié lui à quelques centaines de kilomètres de là, en Arabie saoudite. Mais il refuse d’en dire plus sur sa santé ou sur son moral. « A bientôt peut-être », lance-t-il avant de partir en traversant le restaurant, incognito.

    (Source: LeFigaro | Crédit photo: Salah Habbi)


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