• Michaël Jackson : plus rentable mort que vivant

    Neuf mois après sa disparition, l’icône de la pop est l’objet du contrat du siècle : 250 millions de dollars pour dix albums ! Enquête sur un héritage phénoménal et forcément compliqué.    

    Mardi 16 mars. La nouvelle émane des bureaux new-yorkais de Sony et fait le tour du monde en quelques minutes. Les administrateurs du Michael Jackson Estate, l’organisme de gestion des affaires de feu M. J., ont signé le renouvellement du contrat liant le chanteur à la multinationale du disque. Un deal courant sur sept ans et dix albums, pour une somme globale de 250 millions de dollars (184 millions d’euros).

    Les premiers produits issus de ce nouveau « contrat du siècle », qui inclut rétroactivement la BO du film This Is It (cinq millions d’exemplaires vendus), seront un album d’inédits annoncé pour novembre prochain et une réédition de luxe du classique funk de 1979, Off The Wall, pour fêter son trentième anniversaire.

    Branca, l'avocat qui décide de tout

    Le maître d’œuvre de ce contrat colossal ? John Branca, 60 ans, avocat du show-biz, qui a représenté des artistes aussi populaires et variés que les Rolling Stones, Alicia Keys, les Bee Gees ou Mike Tyson. Il a formé son groupe de rock à 13 ans puis est devenu avocat après avoir lu un article sur Elton John et ses hommes d’affaires dans Time Magazine. C’est John Branca qui, dans les années quatre-vingt, a aidé Jackson à renégocier son contrat avec Sony, à financer l’inoubliable clip de Thriller (1 million de dollars, une somme inédite pour une vidéo en 1983) et à acheter pour 47 millions de dollars le fameux catalogue ATV, incluant deux cent cinquante et une chansons des Beatles (la valeur du catalogue a décuplé en quelques années).

    Congédié par Michael en 1990, puis rengagé trois ans plus tard, Branca est redevenu l’homme clé de l’empire Jackson : témoin de son premier mariage avec Lisa Marie Presley en 1994, il est désormais son exécuteur testamentaire, celui par qui passent toutes les décisions. Il est craint par Katherine Jackson, la mère du chanteur décédé, en conflit larvé avec celui que l’on considère comme l’avocat numéro un des éditions musicales aux États-Unis.

    Alors que certains analystes considèrent que Sony a pris un trop gros risque – « on ne sait pas si, dans deux, cinq ou  dix ans, son aura sera aussi importante que neuf mois après sa mort », rappelle Jon Friedman, éditorialiste du site Market-watch.com –, Rob Stringer, un des dirigeants du label Columbia, est quant à lui sûr d’amortir cet énorme investissement. « Nous voyons cette opération comme un partenariat, explique-t-il. Nous sommes ravis de pouvoir continuer à apporter sa musique au monde. »

    Lire l'article intégral dans VSD n°1700 (du 24 au 30 mars 2010).

    Olivier Cachin


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