• Libye : les rebelles progressent dans l'ouest

    Tripoli était plutôt calme samedi matin après une nouvelle victoire des rebelles qui se sont emparés vendredi soir du principal poste-frontière avec la Tunisie, au nord-ouest du pays, signant une nouvelle avancée face au régime moribond de Mouammar Kadhafi, introuvable depuis des jours.

    • Kadhafi en Algérie ?

    Alors que la traque de l'ex-dirigeant se poursuit, un convoi de six Mercedes blindées, qui pourrait transporter de hauts responsables libyens voire Kadhafi lui-même est passé vendredi en Algérie par la ville frontalière Ghadamès, a affirmé l'agence officielle égyptienne Mena, citant une source militaire rebelle libyenne. "On pense qu'elles [les voitures] transportent de hauts responsables libyens, possiblement Kadhafi et ses fils", a-t-elle dit.

    Une information jugée "peu probable" par un haut responsable de la région frontalière. L'Algérie n'a pas reconnu le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, et n'a jamais demandé officiellement le départ de Mouammar Kadhafi, disant observer une "stricte neutralité" dans le conflit.

    • Une nouvelle victoire des rebelles dans l'ouest

    Au nord-ouest du pays, les rebelles se sont emparés vendredi soir du poste de Ras Jdir frontalier avec la Tunisie. "Plus d'une centaine de rebelles sont arrivés à Ras Jdir. Il n'y a pas eu de véritable clash, les loyalistes ont pris la poudre d'escampette", a déclaré une source gouvernementale tunisienne.

    A Syrte, la ville natale du dirigeant libyen en fuite, l'OTAN a maintenu samedi la pression sur les forces loyalistes en bombardant 15 véhicules et quatre autres cibles au sol au cours des dernières 24 heures.

    • Tripoli plutôt calme samedi matin

    A Tripoli, la violence a décru. Quelques coups de feu ont résonné au loin, parfois une explosion. Selon un responsable des opérations militaires de la rébellion à Tripoli, l'insurrection contrôle "95%" de la capitale, où il ne reste que "quelques poches de résistance" autour de l'aéroport ainsi que dans les quartiers de Salaheddine et d'Abou Salim.

    • Vers une pénurie d'eau dans la capitale ?

    Les rebelles ont catégoriquement démenti samedi que l'approvisionnement en eau de Tripoli ait été interrompu par des forces loyalistes, mais reconnu certaines difficultés techniques. L'eau se fait rare dans certains quartiers de la capitale et un membre du personnel d'un hôpital de la capitale a assuré que l'eau acheminée à Tripoli par des aqueducs géants avait été coupée au niveau de Jebel Hassouna, à quelque 700 km au sud de la capitale.

    Tripoli compte quelque deux millions d'habitants. Certains quartiers disposent de puits pour leur approvisionnement mais les coupures d'électricité compliquent la distribution de l'eau alors que les températures sont particulièrement élevées dans la capitale.

    • Amnesty dénonce des tortures

    D'après Amnesty International, après six mois de combats acharnés, les rebelles comme les pro-Kadhafi pratiquent tortures et mauvais traitements. Elle a aussi dénoncé des exécutions sommaires de "nombreux prisonniers" dans deux camps près de Tripoli utilisés par la brigade dirigée par l'un des fils Kadhafi, Khamis. Des journalistes de l'AFP ont assisté à des tabassages d'une violence extrême de partisans présumés du régime qui n'ont dû leur survie, peut-être temporaire, qu'à la présence des médias.

    "Il ne doit pas y avoir de représailles", a exigé la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. Lors des premières prières du vendredi sans Kadhafi à Tripoli, les imams ont aussi appelé au calme. "Cette révolution a été celle de la liberté et de l'islam, alors il ne doit pas y avoir de revanche", a affirmé cheikh Wanis Mabrouk, un imam célèbre pour ses diatribes contre le régime. "Il y a une nécessité urgente de rétablir l'ordre et la stabilité", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

    LeMonde


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