• Les rebelles libyens remportent leurs premiers succès sur la route de Tripoli

    Tripoli (Libye), envoyé spécial - Les forces anti-Kadhafi étaient allées jusqu'à annoncer, dimanche, une "offensive dans les quarante-huit heures"
    contre les troupes loyalistes de Libye. Au cours de son deuxième jour,
    jeudi 7 juillet, la tentative de poussée militaire des rebelles libyens
    enregistre ses premiers succès. A ce stade, ils sont modestes. La
    veille, les forces du Conseil national de transition (CNT) ont lancé des
    opérations militaires pour tenter de mettre fin à l'enlisement sur deux
    des trois fronts libyens : dans la zone du djebel Nafusa, au sud-ouest
    de Tripoli ; mais aussi, parallèlement, dans la région du port insurgé
    de Misrata, à 200 kilomètres à l'est de la capitale.

    La région du djebel Nafusa est importante en raison de sa proximité
    avec Tripoli. En descendant du massif montagneux, le CNT pourrait
    atteindre des points situés à une grosse cinquantaine de kilomètres de
    la capitale. Pour commencer, l'objectif avoué des rebelles est donc de
    prendre deux villes : Bir al-Ghanam et Gharyan. Jeudi, les rebelles ont
    affirmé avoir atteint Kiklah, ce qui place encore Gharyan, où sont
    concentrées d'importantes forces gouvernementales, à plusieurs dizaines
    de kilomètres.

    Dans cette zone montagneuse où, parfois, des forces appartenant à des
    camps opposés se trouvaient, il y a encore quelques semaines, face à
    face d'un village à l'autre, le CNT est parvenu à étendre les zones sous
    son contrôle le long d'une bande de trois cents kilomètres, jusqu'à la
    frontière avec la Tunisie. En tentant de se rapprocher de Tripoli, les
    rebelles espèrent menacer les environs de la capitale, et sans doute
    peser sur le climat qui y règne. Mais il reste du chemin. L'objectif de
    mettre Tripoli "à portée  de canon" est encore lointain.

    L'avancée des forces de CNT dont les effectifs se monteraient, selon
    l'AFP, à environ 400 hommes sur l'un des axes d'attaque dans le djebel
    Nafusa, avait été précédée par des frappes d'avions de l'OTAN dans cette
    zone, comme sur les positions gouvernementales prés de Misrata. L'OTAN a
    déclaré que ses opérations ont visé 2 700 cibles militaires depuis le
    début de son opération aérienne en Libye, à la mi-mars, ajoutant avoir
    détruit 600 chars et canons, ainsi que 800 dépôts d'armes. Ces
    opérations appuient l'effort militaire des rebelles, notamment en
    obligeant les forces de Mouammar Kadhafi à se dissimuler pour éviter d'être atteints par des tirs qui visent aussi des véhicules en déplacement ou des checkpoints.

    Après plus de cent jours de frappes, il est impossible de dire si
    l'armée libyenne est désorganisée au point où les rebelles pourraient
    poursuivre depuis le front sud leur progression en direction de Tripoli.
    Dans la capitale libyenne où retentissent, la nuit, des tirs isolés,
    plusieurs responsables affirmaient ces jours derniers s'inquiéter moins
    de l'évolution du front sud que de celui de Misrata. Un haut responsable
    libyen qualifiait même la ville portuaire insurgée de "Stalingrad de la Libye".

    Une bataille particulièrement dure dans la ville, en mars-avril,
    avait duré quarante jours et permis aux rebelles de chasser du centre
    les forces loyalistes. Le CNT, qui est ravitaillé en armes, munitions et
    vivres par la mer et dispose de la meilleure organisation militaire de
    toute la Libye insurgée, n'a pu poursuivre son avancée en direction de
    la ville voisine de Zlitan, à environ 150 kilomètres de Tripoli, où des
    unités d'élite des forces loyalistes sont concentrées. Jeudi, les
    rebelles de Misrata ont affirmé ne plus se trouver qu'à quelques
    kilomètres de Zlitan. Les jours à venir montreront s'ils sont en mesure
    de tenir sur ces positions avancées ou doivent reculer. Les forces
    loyalistes ont multiplié les assauts, au cours des trois dernières
    semaines, pour tenter de reprendre le terrain perdu jusqu'à Misrata.

    LeMonde


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