• Leçons espagnoles, après la victoire des conservateurs

    Les pressantes réalités sont, partout en Europe, les pires ennemies de la gauche dogmatique et irréaliste. Ce n'est pas seulement la logique de l'alternance qui a donné à la droite espagnole la majorité absolue, ce week-end, à l'issue des législatives (45% pour le Parti populaire de Mariano Rajoy, 28% pour le parti socialiste). Les électeurs, en choisissant le mouvement conservateur, ont aussi sanctionné l'incompétence de José Luis Zapatero, ancienne coqueluche de la gauche française qui l'accuse, ce lundi par la voix de Manuel Valls, d'avoir "menti" sur l'ampleur de la crise. En France, la confirmation de la remontée de Nicolas Sarkozy dans les sondages (avec 29% au premier tour, il talonne désormais François Hollande, 30%, même si ce dernier recueille encore au final 58% des intentions de vote contre 42%) procède de ce même doute sur les capacités des socialistes à maîtriser une  crise qui oblige à une politique de désengagement de l'Etat et de libéralisation des initiatives privées. La dynamique conservatrice qui s'est installée en Europe, et que la crise consolide, profite à Sarkozy. Il peut gagner en 2012, comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire ici.

    A ceux qui répètent que le peuple - la populace disent certains - est forcément attiré par les facilités et les promesses démagogiques, la victoire de Rajoy et la remontée de Sarkozy prouvent le contraire. L'Espagnol s'est engagé sur un sévère programme de rigueur, tandis que le Français revient dans l'opinion à mesure qu'il annonce les plans d'économie ; il en est à son deuxième, et son premier ministre dit aujourd'hui possible la faillite d'un Etat. Ces deux pays ont su jusqu'à présent contenir la contestation sociale ; l'influence des Indignés reste marginale. Mais L'Espagne et la France ne sont évidemment pas sorties d'affaire. Elles sont à la merci - l'Espagne plus que la France - d'un "coup d'Etat" des technocrates, comme la Grèce et l'Italie viennent d'en connaître. Jamais l'avenir n'a été aussi imprévisible. Aussi, ne serait-il pas temps d'envisager pour demain, à l'instar de ce que la Grèce à décidé, des gouvernements d'union nationale? Je rappelle que c'est la fin d'un monde que les pouvoirs en place ont à gérer en catastrophe.
     
    Je participerai, mardi, à un débat sur l'Islam en France, sur France 0 (22h45-24h). Débat enregistré vendredi dernier.
    Dernière heure: la diffusion du débat (avec Tariq Ramadan, Mohamed Ali Adraoui et Xavier Lemoine, maire de Montfermeil) a été repoussée au mardi 29 novembre à 22h50


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