• Jean-Luc Mélenchon paye la rançon de ses succès de foule

    PARIS/ORLÉANS (Reuters) - Plus de 120.000 personnes revendiquées à Paris et 23.000 à Lille : porté par des sondages qui lui donnent jusqu'à 14,5% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est obligé d'accroître le budget de ses meetings pour faire face à un afflux imprévu de sympathisants.

    "A Lille, on a changé trois fois de salle", confiait récemment le candidat du Front de gauche à d'anciens salariés de la compagnie maritime SeaFrance, placée en liquidation judiciaire en janvier. "A la Bastille, j'ai retiré un quart d'heure de mon discours à cause du monde", ajoutait-il, évoquant des militants serrés "comme des harengs".

    A Vierzon (Cher), dans le Centre, où Jean-Luc Mélenchon tient meeting ce mardi sur la protection sociale et la santé, plus de 6.000 personnes sont attendues dans le hall du Parc des expositions, qui peut accueillir 4.500 personnes maximum.

    "Il y a quelques semaines encore, nous pensions accueillir 2.000 personnes, et là nous triplons la mise. Ça oblige forcément à tout recalibrer", dit Pierre Houques, coordinateur régional du Parti de gauche.

    Le Front de gauche a pris une option sur une autre salle d'un millier de places et se laisse la possibilité d'investir les espaces qui bordent le Parc des expositions pour accueillir jusqu'à 10.000 personnes supplémentaires.

    À la fédération communiste d'Orléans, située à une centaine de kilomètres de Vierzon, le téléphone sonne sans arrêt.

    "C'est complet de chez complet", dit Claudine Dubois, chargée de la logistique pour ce meeting régional.

    Depuis le rassemblement de la Bastille, le 18 mars à Paris, l'équipe de Jean-Luc Mélenchon installe systématiquement des écrans dans les parkings, à l'extérieur des salles. Dans les meetings les plus bondés, elle rediffuse le discours du candidat 10 minutes après son intervention.

    20 À 40% DE COÛTS SUPPLÉMENTAIRES PAR MEETING

    Même si le Front de gauche a décidé de conserver les mêmes prestataires de service pour toute la campagne afin d'amortir les coûts, ces adaptations ont un prix, explique Gabriel Amard, secrétaire national du Parti de gauche en charge des meetings.

    Sur un budget d'environ 70.000 euros maximum par meeting, le Front de gauche doit en ce moment dépenser de 20 à 40% de plus selon les événements, souligne-t-il.

    Mais "de toute façon, les meetings en plein air, surtout si cela se fait en journée comme à Bastille un dimanche ou les plages du Prado (à Marseille) un samedi, ça demande d'autres moyens que dans une salle fermée", dit-il.

    Des moyens qui compensent l'économie de la salle. "Il faut des écrans à LED visibles en plein jour, des moyens de sonorisation de plus forte puissance, etc.", explique-t-il.

    L'équipe du candidat, assuré de passer la barre des 5% synonyme de remboursement des frais de campagne, va contracter un prêt d'environ un million d'euros dans la semaine, a annoncé mardi le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.

    Le budget de campagne du Front de gauche passera ainsi de 2,5 à 3,5 millions d'euros.

    De quoi assurer trois grands rassemblements en plein air d'ici le 22 avril. A Toulouse jeudi, le candidat du Front de gauche tiendra meeting place du Capitole. Puis le 14 avril, ce sera "plage au peuple", assure son directeur de campagne François Delapierre, qui maintient le meeting prévu sur les plages du Prado à Marseille, malgré le refus de la mairie UMP.

    Et le soir du premier tour, c'est place Stalingrad, à Paris, que le candidat attendra les résultats, a-t-il annoncé.

    Avec Mourad Guichard à Orléans, édité par Yves Clarisse|yahoo.fr


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