Par Chrystel Boulet-Euchin

VIENNE (Reuters) - La France est entrée dans l'histoire du handball dimanche à Vienne en devenant championne d'Europe aux dépens de la Croatie (25-21) pour signer un triplé historique.

Ce succès fait des Bleus la première équipe à détenir simultanément les titres olympique, mondial et européen.

La Croatie, que les hommes de Claude Onesta avaient déjà battue l'an passé en finale des championnats du monde, chez elle à Zagreb, n'a fait illusion que durant la première mi-temps.

Avant le début de la rencontre, les Croates avaient pourtant gagné le match des supporters, leurs fans, parfois même fanatiques, occupant environ la moitié des 10.000 places de la Wiener Stadthalle, où quelques sifflets ont retenti pendant la Marseillaise.

Plein de bonnes volonté, les 300 à 400 Français présents dans la capitale autrichienne avaient bien du mal à se faire entendre et la première mi-temps ne fut pas propice à aiguiser leur enthousiasme.

Les Croates ont fait la course en tête durant les 30 premières minutes où jamais les Bleus ne sont parvenus à prendre l'avantage.

Imposant leur rythme plus lent que celui de la majorité des autres équipes, ils sont parvenus à porter leur avance à trois points à deux minutes et demie de la fin de la première période mais une fois encore, Nikola Karabatic sonnait le vent de la révolte.

Le meneur de jeu français, élu meilleur joueur à son poste dans cet Euro, marquait deux fois coup sur coup, avant que Daniel Narcisse n'inscrive un troisième but pour égaliser à 12-12, score à la mi-temps.

OMEYER ENCORE ET TOUJOURS LÀ

L'équipe de Claude Onesta changeait de visage en deuxième période même si la Croatie marquait la première.

Cinq buts consécutifs de Jérôme Fernandez, le capitaine, Karabatic, Narcisse et Luc Abalo, désigné meilleur ailier droit et qui y allait de son doublé, permettaient aux Français de mener 17-13 à la 37e minute.

A un quart d'heure de la fin du match, l'avance des Bleus n'était plus que de deux buts (18-16) et encore pouvaient-ils remercier leur gardien Thierry Omeyer qui stoppait deux penalties en deux minutes.

A 19-18, un nouveau coup d'accélérateur permettait de faire remonter leur avance à +4, après des buts de Cédric Sorhaindo, Abalo et Karabatic.

A une minute et demie de la fin de la rencontre et après une série d'arrêts phénoménaux de "Titi" Omeyer, Guillaume Gille mettait les Croates à cinq points, une avance trop importante pour espérer revenir et pour empêcher les Français d'entrer au panthéon du handball.

En milieu d'après-midi, l'Islande, vice-championne olympique, avait décroché la médaille de bronze en battant la Pologne 29-26.

Les Islandais, battus la veille en demi-finale par la France, n'ont pas longtemps laissé planer le doute sur l'issue de la rencontre, se détachant d'entrée pour arriver à la pause avec une avance de huit buts (18-10).

Si les Polonais s'accrochaient pour revenir à deux points à moins de trois minutes de la fin (28-26), l'Islande ne lâchait rien et un dernier tir de Gudjon Valur Sigurdsson, meilleur buteur de la rencontre avec neuf réalisations, scellait la victoire.

Edité par Patrick Vignal