• 2012: Wall Street à la Maison Blanche ?

    Paul Krugman relève un fait auquel peu de gens ont prêté attention: le film d'Oliver Stone, Wall Street, se révèlera-t-il prémonitoire?  Vingt cinq ans après sa sortie, le parti Républicain est près de choisir le héros de Wall Street, Mitt Romney, pour le représenter dans la course à la Maison Blanche. Dans un pays qui a frôlé l'hiver bancaire à cause de l'avidité des institutions financières, ce serait un sacré retournement de situation.
     
    66497383.jpg
    Pour Krugman, les ressemblances entre Mitt Romney et Gordon Gekko, le personnage dont le slogan est entré dans la langue anglaise, "Greed is Good", sont frappantes. Romney, qui a dirigé le branche investissement de Bain & Co., de 1984 à 1999, pourrait faire sienne la déclaration du personnage joué par Michael Douglas: "Je ne créé rien, je possède". 
    Le nouveau politiquement correct, c'est à dire celui que veulent imposer les conservateurs, interdit de critiquer les riches, le 0,1%, au prétexte que les riches sont créateurs d'emplois et de richesse pour les autres 99%.  "La vérité," écrit Krugman, "est qu'un bon nombre de riches le sont devenus en détruisant des emplois et Mitt Romney en est une illustration." 
    Le Los Angeles Times s'est en effet intéressé à la carrière de Romney à la tête de Bain Capital, pour voir le nombre d'emplois que la société de private equity qu'il a fondée et dirigée avait créés. Surprise: tandis que la fortune de Romney s'élevait à 250 millions de dollars à la fin de ses 15 années, les salariés, eux, perdaient leur emploi par centaine. Le but des société d'investissement comme Bain Capital est de faire de l'argent pour leurs investisseurs, pas de créer des emplois. Dans les leverage buyouts, les entreprises sont achetées grâce à des emprunts garantis par les avoirs de l'entreprise. Ensuite, on maximalise les bénéfices en réduisant les frais, notamment les charges que représentent les salariés.
    "Mr. Romney a fait sa fortune dans un secteur qui est plus concerné par la suppression d'emplois que par la création d'emplois," note Krugman. Selon le L.A. Times qui a étudié les 10 plus gros coups de Bain Capital sous la houlette de Romney, quatre entreprises ont fini par faire faillite alors même que les dirigeants, eux, recevaient des packages très substantiels. Par exemple, GSI Industries, a fait faillite, causant la perte de l'emploi de 700 salariés, ainsi que leur retraite et leur assurance santé, tandis que les cadres recevaient 65 millions de dollars.
    L'avidité est bonne, comme dirait Gordon Gekko. Et pendant ce temps, Romney explique aux Américains qu'il créera des emplois s'il est élu à la Maison Blanche. Il faudrait en rire, si un tel cynisme et une telle hypocrisie (sans parler de mensonge) n'était pas aux dépends des citoyens américains. Il faudrait reprendre une autre phrase culte de Gekko à son jeune associé: "Tu n'es pas assez naïf pour croire que nous vivons en démocratie, Buddy, non ?
    blog.lefigaro.fr

    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :