• Los Angeles Correspondante - Un générique nostalgique et nerveux à la fois, un compte à rebours à la manière des projections d'autrefois, chiffres blancs sur fond noir, entrecoupés des clips en couleurs des films en lice, une cérémonie dynamique présentée par deux acteurs jeunes et beaux, Anne Hathaway, 28 ans, et James Franco, 32 ans : tradition et jeunisme ont été soigneusement amalgamés lors de la 83e cérémonie des Oscars, remis dimanche 27 février, au Kodak Theater de Los Angeles (Californie), dimanche 27 février, par l'Académie des arts et des sciences du cinéma.

    Les Oscars sont une grande opération de marketing pour tous les films sélectionnés, et les moins de 35 ans représentent la cible visée par Hollywood. "Tu es très séduisant pour la jeune tranche démographique", a ironisé Anne Hathaway à son coprésentateur ajoutant, pour marquer le ton délibérément aguichant de la soirée vue par un milliard de téléspectateurs : "Quelle grande année pour les lesbiennes !... D'ailleurs dans Toy Story 3, où est le père ?" Et, pour faire encore plus branché, le suspense était dans la salle autant que sur scène, avec James Franco nommé dans la catégorie de meilleur acteur pour son interprétation d'un randonneur qui s'est coupé le bras pour se sauver la vie dans le film 127 heures.

    Cette année, la lutte pour l'Oscar du meilleur film était d'ailleurs perçue comme une querelle entre les Anciens et les Modernes, avec deux films favoris parmi les dix nommés : The Social Network, réalisé par David Fincher, sur la création du réseau Facebook, incarnait la modernité, produit par Sony Pictures avec un budget de 40 millions de dollars ; et Le Discours d'un roi, de Tom Hooper, l'histoire vraie de George VI, monarque anglais bègue, film indépendant qui a coûté 15 millions de dollars, représentait un cinéma plus classique.

    Les 5 755 membres de l'Académie ont choisi de couronner Le Discours d'un roi, qui a reçu quatre statuettes, dont la plus prestigieuse. Colin Firth a accepté son Oscar tant annoncé de meilleur acteur, et rejoint la longue liste des acteurs britanniques honorés par l'académie américaine, récemment, Jeremy Irons et Daniel Day-Lewis. A 73 ans, le scénariste David Seidler a prétendu être le récipiendaire "le plus âgé" à recevoir l'Oscar du meilleur scénario, espérant que le record serait battu bientôt... Lui-même ancien bègue, il a dédié sa récompense à ceux qui souffrent de ce handicap et "dont la voix a enfin été entendue". Le Britannique Tom Hooper, Oscar de meilleur réalisateur, a remercié sa mère pour lui avoir soufflé l'idée du film.

    Le choix du Discours d'un roi confirme une tendance des votants de l'Académie - où le collège des 1 183 acteurs est majoritaire - à préférer ces "films d'acteurs" qui offrent l'occasion de grandes performances à des comédiens. Ce succès aux Oscars - d'une histoire simple de handicap à surmonter à laquelle tout le monde peut s'identifier - reflète aussi le goût du public puisqu'en treize semaines d'exploitation Le Discours d'un roi totalise 235 millions de dollars de recettes mondiales, plus que The Social Network en 21 semaines (221 millions).

    Inception a raflé les catégories techniques en remportant les Oscars des meilleurs effets visuels, de l'image, du mixage et du montage son. Titré mais déçu : tous les récipiendaires ont donc salué de façon insistante la vision du réalisateur, Christopher Nolan, le vaincu du jour. Grimaces aussi pour The Social Network : bien parti dans la course aux Oscars, le film est reparti avec seulement trois statuettes - meilleur montage, meilleure adaptation pour Aaron Sorkin, meilleure musique pour Trent Reznor et Atticus Ross.

    Deux catégories d'acteurs ont complètement démenti les prévisions, grâce au même film, The Fighter, de David Russell : Christian Bale remporte le meilleur second rôle masculin, et Melissa Leo, meilleur second rôle féminin. L'actrice a occasionné un des moments drôles et émouvants de la cérémonie quand elle a reçu son Oscar des mains de Kirk Douglas, 94 ans. Encore brave avec sa canne, rigolant malgré ses difficultés d'élocution, il a confié à Anne Hathaway qu'elle était "gorgeous", confessant qu'il était encore "fou des belles femmes".

    Comme prévu, Natalie Portman a reçu son premier Oscar pour son interprétation d'une danseuse dans Black Swan de Darren Aronofsky, qu'elle a qualifié de "visionnaire". L'actrice avait reçu, la veille à Santa Monica, le prix indépendant des Spirits Awards pour ce même rôle (Darren Aronofsky recevant le Spirit de meilleur réalisateur et de meilleur film).

    C'est la voix de Céline Dion interprétant la chanson Smile qui a accompagné sobrement le traditionnel in memoriam célébrant les disparus de l'année, tandis que l'actrice Halle Berry a rendu un hommage spécial à Lena Horne, interprète du standard de jazz Stormy Weather, et première actrice noire à avoir signé un contrat avec un studio.

    Rachid Bouchareb rentre pour la troisième fois bredouille du voyage californien : Hors-la-loi a été devancé par le film danois Revenge, de Susanne Bier. Dans une année riche en bons documentaires, Inside Job de Charles Ferguson, un film qui traite de la crise financière à Wall Street, a remporté l'Oscar de meilleur documentaire : "Trois ans après la crise, pas un seul responsable financier n'a été condamné à la prison, et ce n'est pas acceptable", a commenté le réalisateur.


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  • L'actrice Annie Girardot, atteinte depuis des années de la maladie d'Alzheimer, est morte lundi 28 février à l'âge de 79 ans. Elle s'est éteinte "paisiblement" à l'hôpital Lariboisière à Paris, a annoncé sa petite-fille Lola Vogel. Claude Lelouch, qui l'a dirigée à plusieurs reprises, a rendu hommage à la comédienne, "peut-être la plus grande actrice du cinéma français d'après-guerre" selon lui. "Elle restera mon plus beau souvenir de réalisateur et d'homme", a-t-il ajouté.

    Le cinéaste Bertrand Blier, qui l'avait dirigée dans Merci la vie, en 1990, s'est souvenu avec émotion d'une personne "tellement drôle et douloureuse à la fois. Les Français s'en souviennent comme d'une actrice qui avait joué dans beaucoup de comédies. Elle avait pris un virage très populaire après Rocco et ses frères. Mais elle était pleine d'émotion et de souffrance. Elle craquait facilement, comme sur la scène des Césars".

    Née le 25 octobre 1931 à Paris, Annie Girardot entre au conservatoire de Paris après son baccalauréat et des études d'infirmière. Elle y remporte le premier prix de comédie en 1954, année où elle intègre la Comédie-Française pour interpréter notamment La Machine à écrire, de Jean Cocteau, en 1956. Ce dernier voit en elle "le plus beau tempérament dramatique de l'après-guerre". Sur les planches, Madame Marguerite, pièce avec laquelle elle connaît un triomphe en 1974, était son rôle fétiche, qu'elle reprend régulièrement jusqu'en 2002.

    COMÉDIENNE DE THÉÂTRE ET DE CINÉMA

    Parallèlement à sa carrière au théâtre, elle fait ses débuts au cinéma avec Treize à table d'André Hunebelle, en 1955. Après quelques films commerciaux, Rocco et ses frères, de Luchino Visconti (1960) lance véritablement sa carrière sur le grand écran. Jouant beaucoup, alternant grands rôles et films médiocres, elle s'illustre notamment Dillinger est mort (1969) de Marco Ferreri, Vivre pour vivre de Claude Lelouch (1967), ou encore "Mourir d'aimer" d'André Cayatte (1971).

    La comédienne devient l'une des actrices françaises les plus populaires des années 1970, alternant comédies et mélodrames.  Elle reçoit en 1977 le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland. Mourir d'aimer, l'histoire d'un jeune garçon amoureux de sa professeure Gabrielle Russier – jouée par Annie Girardot – déclenchera une polémique impliquant notamment François Truffaut.

    UNE CARRIÈRE EN DENTS DE SCIE

    Minée notamment pas des problèmes personnels et financiers, l'actrice a connu une traversée du désert avant de voir sa carrière relancée avec l'obtention en 1996 d'un César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables de Claude Lelouch. La comédienne avait ému aux larmes le public de la cérémonie des Césars en 1996 en déclarant : "Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement… éperdument… douloureusement." En 2002, elle obtenait un troisième César pour son interprétation de mère étouffante dans La Pianiste de Michael Haneke.

    En 2006, son avocat révélait qu'elle était atteinte de la maladie d'Alzheimer. Sa fille, Giulia Salvatori, qui a beaucoup témoigné sur la maladie de sa mère, a publié en 2007, avec le journaliste Jean-Michel Caradec'h, une biographie intitulée La Mémoire de ma mère, où elle consigne les souvenirs de l'actrice.


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  • Ils étaient 6,5 % parmi les plus de 65 ans en France (soit 700 000 personnes) à détenir un compte sur Facebook en décembre 2010, selon l'Observatoire des usages Internet de Médiamétrie – une proportion qui a doublé en un an. Que ce soit pour maintenir des liens avec leurs petits-enfants, retrouver de vieux amis, d'anciennes amours ou rester en phase avec les innovations technologiques, de plus en plus de personnes âgées plébiscitent le réseau social. D'autres y ont goûté... et ont détesté. Afin de préparer une enquête parue dans Le Monde daté dimanche 27-lundi 28 février sur ces nouvelles pratiques, Le Monde.fr avait lancé un appel à témoignages, nous publions une sélection des contributions reçues.

    • "Ne pas adhérer entraîne une rupture avec la nouvelle génération", par Anne

    Ne pas vouloir adhérer à Facebook entraîne une rupture avec la nouvelle génération. C'est à nous de nous adapter aux nouvelles formes de communication. A 58 ans, intriguée, j'ai décidé de franchir le pas ; pour dire que Facebook était dangereux ou inutile, il fallait que je l'utilise. Personne n'a voulu m'aider, alors je me suis lancée seule. Le jour où ma fille de 24 ans a vu mon premier message, sa réaction a été immédiate : "Toi, ici, maman, bien sûr que je veux bien être ton amie…" Tous les membres de la famille ont répondu favorablement à ma demande. Les "vieux" pouvaient donc participer à leurs échanges, j'étais ravie.

    Sans Facebook, les liens seraient très distendus. Cette communication ne serait pas satisfaisante si elle était la seule mais c'est un plus non négligeable. Ma fille m'a offert le livre Bienvenue sur Facebook ! Mode d'emploi pour mon anniversaire ; en me faisant ce cadeau, j'ai compris que j'étais vraiment la bienvenue sur le réseau. Néanmoins, il est important de mettre les verrous nécessaires, de bien choisir ses publications et ses amis afin de préserver une certaine intimité.

    • "Le lieu des dernières audaces", par Paul

    Depuis au moins soixante ans, je suis à l'affût de toute découverte scientifique ou technologique porteuse d'un changement de vie en société. Notre génération a été gâtée : elle est celle de l'ADN, de la télévision, de l'accompagnement de la naissance et de la mort, celle aussi des réseaux sociaux. Facebook est mon lieu de vie quelques heures par jour. C'est là que j'ai retrouvé d'anciens étudiants devenus partenaires, amis et parfois maîtres à penser. C'est un espace intergénérationnel où l'on peut partager enthousiasmes, indignations, invitations à des activités, pétitions pour de grandes et petites causes...

    Sur le Web, les septuagénaires se transmettent des passions, pour une musique retrouvée, un poème de saut du lit, un article qui remue la pensée. Un signe : la ferveur communionnelle autour de la mort de Jean Ferrat. Rentrés de promenade, ils jettent sur la Toile les images recueillies dans la neige ou la boue. Ils échangent des vœux d'anniversaire en langues diverses, saluent un proche décédé, le tiennent encore quelques mois en vie enveloppé de Toile. Facebook ne dénoncera pas leur perte de mobilité, leur lenteur d'écriture.

    Il se fera complice de l'image jeune préservée sur le profil. Ils ne prennent plus de risque à exposer leur vie privée : ils ne postulent pas pour un premier emploi et n'ont pas de patron sourcilleux. Les réseaux sociaux seront le lieu de leurs dernières audaces, peut-être celui de leurs dernières volontés. Et d'une dernière espérance : "Restons amis".

    • "Des tas de désœuvrés qui passent leur temps à raconter des niaiseries", par Alan

    Un ami étranger m'ayant contacté par Facebook et proposé de m'inscrire dans son réseau, je me suis laissé convaincre. Depuis ce jour, je n'arrête pas d'être sollicité par des inconnus pour devenir leur ami. Pour moi, le mot ami a un autre sens que ce galvaudage où des tas de désœuvrés passent leur temps à raconter leur vie et des niaiseries dont nous n'avons rien à faire.

    Alors j'assimile ce réseau social à une pollution de l'Internet, sans intérêt autre que celui qu'en tire le fondateur de Facebook, jonglant avec des milliards de dollars acquis sans se fatiguer en exploitant la niaiserie des gens. On n'est pas obligé d'y souscrire mais lorsque l'on s'est fait piéger une fois, il est très dur de s'en défaire, excepté en supprimant sa boîte à lettres chez son fournisseur d'accès et en en créant une nouvelle.

    • "Bien pratique pour faire circuler les nouvelles au sein de la famille", par Danielle

    Je ne peux pas dire que je suis fan de Facebook, où je passe peu de temps, mais c'est un "service" que j'apprécie. J'ai limité le nombre de mes amis à des membres de ma famille ou à de personnes que je connais vraiment. Ce système me permet de rester en contact avec des amis qui vivent loin sans entretenir une correspondance régulière... En consultant les pages de mes petits-enfants, de mes neveux et petits-neveux, j'ai l'impression de mieux les comprendre. C'est également bien pratique pour faire "circuler les nouvelles" au sein de la famille élargie. Enfin, j'y ai retrouvé (ou ai été retrouvée par !) des personnes perdues de vue.

    Je suis cependant bien consciente des dérives possibles. On peut y perdre beaucoup de temps, et il m'est arrivé d'inciter mes petits-enfants à plus de discrétion sur leur vie privée.

    • "Rencontrer des personnes qui partagent les mêmes passions", par Bertrand

    Mes petits-enfants m'ont beaucoup parlé de Facebook. Un peu réticent au départ, j'ai découvert ce site qui m'a permis de rencontrer des gens qui partagent les mêmes passions que moi.  Avec ma femme, nous avons été mis en contact avec des partenaires de bridge et des personnes appréciant le théâtre et l'opéra. Notre retraite a pris un coup de jeune.

    • "Tout ce qui peut faire du lien dans cette société atomisée doit être encouragé", par Hélène

    J'ai 70 ans et ai enseigné avec bonheur jusqu'à l'âge de 67 ans. Je me suis inscrite sur Facebook pour entrer en contact avec mes anciens élèves dont je puis suivre ainsi les études et les débuts dans la vie active. Ces enfants ont beaucoup compté pour moi et je suis contente de constater qu'ils réussissent, pour la plupart, dans une voie qu'ils ont choisie.

    D'autre part, j'ai une famille nombreuse, 6 enfants et 9 petits-enfants, et cela m'amuse de les suivre sur leurs murs, de correspondre avec eux et de regarder leurs photos. Moi-même quand il y a un événement mémorable dans la famille, j'aime partager mes albums. Je regrette de n'être pas entrée en contact par Facebook avec des amis de ma génération, peu familiers, dubitatifs ou même franchement hostiles à ce type de réseau. Tout ce qui peut faire du lien dans cette société individualiste, atomisée, cette "foule solitaire", me paraît appréciable et à encourager.

    • "J'ai horreur de tous ces logos, quizz et autres fantaisies", par Jean-Jacques, 65 ans

    Ayant été professeur en communication durant vingt ans, c'est mon fils de 40 ans qui m'a inscrit sur Facebook. Depuis, nombre de mes étudiants et amis perdus de vue m'ont contacté. Mais je refuse de communiquer par ce média, leur donnant mon adresse mail pour continuer la conversation. J'ai en particulier horreur de tous ces logos et messages, quizz et autres fantaisies qui s'y échangent et que je trouve totalement niais.

    • "Des retrouvailles très émouvantes avec de vieux amoureux", par Ernestina

    J'ai entre 60 et 70 ans, alors pourquoi participer à un réseau social de "djeunes" ? Tout d'abord, j'ai tenu à sauter dans un train technologique qui chamboule toutes les strates de la société, pour ne pas être abandonnée sur le quai des "vieux schnoques". Ensuite, Facebook a été un outil pour retrouver des membres de ma famille égarés à la suite de bagarres que n'étaient pas les miennes. Ce réseau m'a également procuré des retrouvailles très émouvantes avec de vieux amis, de vieux amoureux, des retrouvailles qui ont changé ma vie actuelle.

    Je suis curieuse de comprendre les métamorphoses de la société et désire mieux comprendre le monde difficile dans lequel nous vivons. Même si j'apprécie l'iPhone et l'iPad, il m'est difficile d'abandonner le bon vieux livre papier que l'on peut écorner à souhaits. Je suis sur Facebook modérément, avec 23 amis, et je ne m'y dévoile pas trop non plus, on ne sait jamais... peut-être que "Big Brother is watching me".

    • "Bonjour la futilité ? Eh bien non", par Jean-Pierre

    Passe encore de tchatter, mais "twitter" à cet âge... L'emploi de réseaux sociaux réputés sérieux, du genre Viadeo, n'étonne pas de la part d'une personne, même née avant guerre, qui désire conduire de manière efficace ses activités associatives, culturelles ou corporatives. Comme responsable de la communication d'une association d'ingénieurs, je ne peux pas ne pas m'impliquer dans ce mode d'échange. Mais avoir un profil, un mur, et tout l'attirail requis sur Facebook, cela peut sembler plus insolite. Bonjour la futilité ? Eh bien non.

    D'une part, j'ai découvert que nombre de mes partenaires, ingénieurs, écrivains, poètes, éditeurs de revues et organisateurs de spectacles ne dédaignaient pas fréquenter ces petites rues de la cité mondiale. Et cela permet d'instaurer, si désir et affinités, une relation plus libre de conventions, un supplément de complicité.

    D'autre part, et surtout, j'ai compris que pour converser avec ceux de ma famille qui sont de la génération de mes enfants et petits-enfants, j'avais là un moyen simple, direct, non protocolaire. Fini pour certains l'obligation des courriers convenus aux dates anniversaires et de la langue de bois des trop bons usages. A la facilité de communication s'ajoute pour eux une part ludique de spontanéité, et pour moi une meilleure compréhension de leurs centres d'intérêt et de leurs préoccupations, voire de leur sociostyle – un mot à ne pas trop "facebooker" !

    • "J'ai bientôt 84 ans et Internet m'émerveille", par André

    J'ai bientôt 84 ans. Je suis sur Facebook depuis un an. Pourquoi ? Tout simplement pour me tenir informé des activités de mes petits-enfants par murs interposés. Je reçois également des nouvelles de ma famille et de mes amis. Quel outil Internet ! Je suis émerveillé tous les jours. Après Facebook, je passe à la lecture de Google Actualités. Moi qui ai connu dans ma prime enfance les lampes à pétrole ! Je ne pense pas que ce soit une question d'âge, il y a simplement le désir de savoir.

    • "Méfiance est quand même le mot d'ordre", par Claude

    Je suis sur Facebook pour ma famille et mes amis dispersés dans le monde, mais aussi pour retrouver tous ces gens merveilleux rencontrés lors de mes voyages comme expatrié pendant plus de vingt ans et dans trente-neuf pays. J'ai retrouvé d'anciennes élèves d'un lycée de jeunes filles où j'enseignais l'anglais, elles avaient entre 15 et 18 ans et sont maintenant grand-mères.

    Méfiance est quand même le mot d'ordre, je ne compte pas le nombre de demandes en mariage de jeunes et jolies femmes ni les offres de partage de sommes énormes. Je me pose la question de savoir à quel point il faut être con ou désespéré pour croire à ce point au Père Noël !

    • "Je déteste les banalités pseudo-philosophiques sur les murs, mais j'adore les batailles politiques", par Lucio

    Je me suis inscrit pour suivre les activités de mes enfants et petits-enfants de manière non invasive (cela évite les "on ne se voit jamais", "tu ne m'as pas appelé depuis une semaine"...). J'interviens rarement sur leurs murs. Mais par leurs échanges entre eux, je suis au courant de ce qu'ils font, de leurs projets, je vois leurs photos. Je ne leur ai pas demandé de devenir leur ami, c'est eux qui ont eu l'idée et qui m'ont poussé à m'inscrire. Certains de leurs amis se sont manifesté et mon cercle s'est élargi à des amis de leurs amis. Suite à quelques choses que j'ai pu écrire, j'ai aussi reçu des invitations d'inconnus.

    Aujourd'hui, j'ai une cinquantaine de correspondants qui ont entre 20 et 60 ans de moins que moi. J'essaie de suivre un peu tout le monde, mais il y en a qui m'intéressent plus que d'autres. Je déteste (par exemple) les banalités pseudo-philosophiques que certains ont tendance à afficher sur leurs murs comme s'il s'agissait de profondes leçons de vie. J'adore les bagarres politiques par contre, comme les discussions entre Belges avant la manifestation du 22 janvier à Bruxelles. Plus que pour des commentaires ou pour des clips YouTube, j'utilise Facebook pour écrire des notes sur tout et n'importe quoi que personne ne lit. Mais elles sont sur la Toile, disponibles pour tous, et cela me donne l'illusion de les avoir publiées.

    • "On n'imagine pas la perte de temps, et ce pour des conversations futiles", par Jean-Pierre

    J'ai 79 ans, j'utilise énormément Internet pour des recherches dans tous les domaines. Je me suis inscrit par curiosité sur Facebook. Je me suis rendu compte que, pour beaucoup, cela sert à exercer leur exhibitionnisme avec, en corollaire, le risque que les amis des amis de leurs amis participent à leur vie de tous les jours et entre dans leur intimité. Risque d'autant plus grand si l'utilisateur est mineur.

    En plus des risques de mauvaise influence ou de mauvaises rencontres, on n'imagine pas la perte de temps concernant la lecture, la réflexion, le sport, la vraie amitié, et ce pour des conversations futiles, au ras des pâquerettes. Je privilégie les mails, Skype ou d'autres réseaux comme CouchSurfing pour partager avec mes amis ou en connaître de nouveaux. Si j'ai un conseil à donner aux parents, c'est qu'ils préservent leurs enfants de Facebook.

    • "J'ai très peu d'amis de ma génération, ils sont terrorisés par la Toile", par Marie

    Aucun psychiatre français n'a suffisamment de recul pour comprendre l'attractivité de Facebook. Ma fille est américaine, je suis donc l'"amie" de ma fille sur Facebook, ce qui me permet de suivre en temps réel toutes ses activités malgré le décalage horaire ! Ses activités, et celles de beaucoup de ses quelque 300 amies qui ne maîtrisent pas la confidentialité ou font de l'ostentation.

    J'ai très peu d'amis de ma génération, ils sont tous terrorisés par la Toile, la bête qui leur rappelle les délations de la dernière guerre. En résumé, j'y reste en étant très prudente : pas d'année de naissance, de situation familiale, verrouillage de la confidentialité.

    • "Qui ne voit qu'un clocher n'entend qu'une cloche", par Dominique

    Je me suis inscris pour apprendre ce que je ne savais pas, et pour savoir ce que l'on ne vous dit pas ailleurs. Qui ne voit qu'un clocher n'entend qu'une cloche, toujours le même son.

    • "Nous entrons petit à petit dans le jeu, comme malgré nous", par Evelyne

    Issus de la génération 68, nous étions des adultes actifs lorsque Internet est apparu. Nous avons pris "la chose" au sérieux dès le début. C'est donc naturellement que nous sommes passés du Minitel à Internet, utilisant les mails tout d'abord comme le courrier normal puis avec des photos uniques et réduites puis des albums puis des vidéos. A la fin, on a envie de retrouver les amis d'enfance perdus de vue, on utilise le site "Copains d'avant" et on est content de remonter le passé – signe évident de vieillissement. L'arrivée des réseaux sociaux comme Facebook a d'abord suscité chez nous une grande méfiance et c'est avec parcimonie que nous avons mis quelques renseignements en ligne à destination des amis et de la famille en pays étrangers.

    J'avoue que la façon dont se servent certains jeunes du réseau pour raconter tous leurs faits et gestes et leurs états d'âme nous met mal à l'aise, cela sonne parfois comme des appels au secours pour lutter contre leur solitude.

    En ce qui nous concerne, nous entrons petit à petit dans le jeu, comme malgré nous, avec la naissance des petits-enfants qui se retrouvent à la "une" avant même leur naissance, ne parlons pas de la suite... Ces bébés, futurs adultes consommateurs, n'ont même pas droit de réponse, leurs parents et grands-parents sont responsables de ce fait. Est-ce un bien ou un mal ? L'avenir nous le dira.

    • "Cela ne m'a amusé qu'un temps", par Bernard

    Né en 1940, j'ai utilisé Facebook parce que je trouvais que c'était une façon amusante de correspondre, de faire parvenir des photos à ma famille parfois éloignée. Cela ne m'a amusé qu'un temps. J'ai supprimé mon compte quand je me suis aperçu que beaucoup utilisait ce moyen pour "déverser" leur vie sur le Net et qu'ils ne prenaient pas conscience des torts que cela pourrait engendrer pour la suite de leur vie. Les utilisateurs sont en majorité très jeunes. Je suis persuadé que Facebook ne sera qu'une "bulle"et je ne mettrais pas un centime sur elle si la société était introduite en Bourse comme il en est question, je crois.


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  • Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi a annoncé dimanche sa démission à Tunis, après des journées de contestations et de violences dans la capitale tunisienne, qui ont fait au moins trois morts.

    Parlant devant la presse, M. Ghannouchi a déclaré: "J'ai décidé de démissionner de ma fonction de Premier ministre", et il a ajouté : "je ne serai pas le Premier ministre de la répression".

    "Je ne suis pas le genre de personne qui va prendre des décisions qui pourraient provoquer des victimes", a-t-il encore dit pour expliquer sa décision.

    Il avait pris les rênes d'un gouvernement de transition après l'éviction le 14 janvier du président Zine El Abidine ben Ali, chassé par des manifestations populaires dans le pays, que l'armée avait refusées de réprimer.

    Depuis samedi, des affrontements qui ont fait au moins trois morts et des dizaines de blessés ont opposé des manifestants et la police dans le centre de la capitale tunisienne.

    Premier ministre de Ben Ali de 1999 jusqu'à la chute de ce dernier, M. Ghannouchi avait formé le 17 janvier un premier gouvernement dans lequel l'équipe sortante conservait les postes clés. Cinq ministres avait démissionné dans les jours suivant.

    Dix jours plus tard, il avait annoncé une nouvelle équipe de transition épurée des principaux caciques de l'ancien régime.

    Le 25 février, une manifestation de masse, estimés à quelque 100.000 personnes, avait envahi le centre de Tunis pour réclamer le départ de son gouvernement.

    Et l'annonce de la tenue d'élections en juillet n'avait pas calmé les protestataires, dans un pays confronté à une situation économique difficile et à l'afflux de réfugiés de la Libye voisine.

    (tempsreel.nouvelobs)


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