• Cette ex-athlète allemande, perchiste de haut niveau, est désormais un homme. Deux ans   après son opération, il raconte sa métamorphose. 

    Troisième aux championnats d’europe en 1998 en Hongrie, première un an plus tard aux championnats d’Europe junior de Riga, deuxième aux championnats européens indoor de Vienne en 2002, sixième aux championnats du monde de 2003 à Paris… À l’époque, cette perchiste de très haut niveau s’appelait Yvonne Buschbaum et était la fierté de l’Allemagne fédérale. Aujourd’hui, l’ex-athlète se prénomme Balian et relate son histoire dans un livre, qui vient de paraître en Allemagne*. Celle d’une petite fille née en juillet 1980, à Ulm, et qui, à 27 ans, annonce, à des téléspectateurs sidérés qu’elle va changer de sexe. Enfin, quitter son « faux moi », qui la rend de plus en plus dépressive, pour devenir un homme.

    Il lui aura fallu deux ans pour arriver à ses fins. Deux ans à suivre un lourd traitement hormonal. Le champion, qui se préparait pour Pékin, n’a, dit-il, pas hésité une seconde face à ces piqûres, pas ressenti l’ombre d’une mélancolie, « même si ce traitement signifiait la fin de ma carrière sportive. Pourtant la testostérone, c’est du dopage et c’est bien la chose pour laquelle je ressens le plus de dégoût. J’étais sur le chemin d’une liberté qui était pour moi plus importante que mon amour pour le saut ». Puis Yvonne a changé de prénom, et la première opération, l’ablation de la poitrine, a eu lieu à Munich.

    Deux mois plus tard, on lui a créé un pénis dans une clinique spécialisée de Potsdam, près de Berlin. Quelques mois après, retour sur le billard, pour retoucher les cicatrices de la poitrine, lui poser des testicules et une pompe pour avoir des rapports sexuels. Balian est heureux dans sa nouvelle peau. Il s’est même reconverti en entraîneur. Seule ombre au tableau, il ne pourra pas donner la vie. « Je suis maintenant un homme, mais il y a une chose à laquelle je ne peux rien changer : je ne serai jamais en mesure de faire des enfants. »

    VSD. Vous êtes née femme… 
    Balian Buschbaum. J’ai toujours été un homme car je me sentais comme tel.

    VSD. Mais vous vous appeliez Yvonne et étiez une des meilleures perchistes au monde.
    B. B. Depuis que je suis en mesure de penser, je me sens homme. Anatomiquement, j’ai été réduit à une femme, à un sexe inapproprié. j’étais une erreur de la nature, esclave de mon corps. Ce que je suis aujourd’hui est sans comparaison, car c’est juste. J’ai effacé mon ancienne vie. Rien dans mon corps ne me rappelle Yvonne. Pour moi, elle est morte.

    VSD. Vous vous souvenez quand même des nombreux titres mondiaux que vous avez remportés dans votre ancienne vie ? 
    B. B. Même les succès d’Yvonne appartiennent au passé. En vérité, ils n’étaient absolument pas importants, ils n’ont pas fait de moi un être meilleur. Ils ne m’ont absolument pas rempli.

    VSD. Pourquoi alors avoir pratiqué ce sport à un si haut niveau ?
    B. B. C’était ma façon de me détruire. C’est ça le plus fou (rire). J’éprouvais beaucoup de colère et de haine pour moi-même. Je sentais que quelque chose n’allait pas, mais je ne
    savais pas quoi. Je ne voulais pas avouer que j’étais désespéré et déprimé car je me sentais mal dans ma peau. Je n’étais heureux qu’après l’entraînement, lorsque je pouvais à peine bouger. L’effet de cette « drogue » durait quelques heures. Puis, à l’intérieur de moi, je recommençais à sentir cette souillure. Je retournais alors dans la salle d’entraînement.

    VSD. Quelle souillure ?
    B. B. J’étais dans le mauvais corps. Je refusais de mettre des robes, détestais les poupées. Ma vie, c’étaient les voitures, la technique et le foot. Déjà, à 7 ans, je voulais aller dans les toilettes des hommes.

    VSD. Beaucoup de petites filles ne jouent pas avec des poupées…
    B. B. Moi, c’était plus fort. Je me comportais comme les garçons, je leur ressemblais, m’habillais comme eux. Même les garçons m’acceptaient comme un des leurs. Et pour les filles, j’étais de toute façon un mec. J’ai essayé de vivre comme un homme alors que mes caractéristiques sexuelles étaient celles d’une femme, donc fausses. 

    VSD. À la puberté, le corps développe des formes féminines. Comment l’avez-vous vécu ?
    B. B. C’était brutal. Je savais que je ne pouvais pas résoudre le problème de fond, mais j’ai essayé de manipuler mon corps en m’entraînant très durement. J’ai même rêvé de me couper la poitrine avec un couteau.

    Alexandra Kraft, adapté par Marie-Aude Panossian


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  • Selon nos informations, le journaliste Éric Zemmour a reçu de la part de son employeur, Le Figaro , une convocation d'entretien préalable à son licenciement pour lundi prochain. Le chroniqueur-polémiste a annoncé la nouvelle, ce matin, à ses proches du quotidien.

    Étienne Mougeotte, patron de la rédaction du journal, a confirmé l'information au point.fr. La direction du Figaro est gênée par les déclarations polémiques de Zemmour sur Canal+, qui font l'objet, aujourd'hui même, d'un examen au CSA . "Nous n'avons encore pris aucune décision, précise Étienne Mougeotte. Nous l'avons convoqué. Nous allons l'entendre et nous déciderons après."

    Le 6 mars, sur Canal Plus, chez Thierry Ardisson, lors de l'émission en clair Salut les Terriens , le journaliste a déclaré : "Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C'est un fait." Des propos qui ont ulcéré la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, qui a décidé d'engager des poursuites contre lui. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a également été saisi par le MRAP et le Club Averroes.

    Direction irritée

    Éric Zemmour traverse, depuis quelques mois, une période de tensions avec sa direction. Sa chronique quotidienne sur RTL, le matin, à 7 h 15, n'aurait pas été du goût d'une partie de sa hiérarchie, qui estime que la collaboration extérieure du journaliste concurrence le site Internet du Figaro , en pleine relance éditoriale, avec une plus grande implication des rédacteurs du "print" sur le Web. Étienne Mougeotte, son soutien fidèle au sein de la rédaction, avait pourtant entériné cette "pige".

    Aujourd'hui, Éric Zemmour n'appartient plus au service politique du quotidien du boulevard Haussmann. Il est désormais chroniqueur du groupe Le Figaro, avec une présence régulière au sein du Figaro Magazine, dirigé par un soutien fidèle, Alexis Brezet. Zemmour a trouvé refuge plusieurs étages au-dessus de la rédaction politique, dans un bureau réservé aux éditorialistes.

    Sollicité par lepoint.fr, Éric Zemmour n'était pas joignable dans le courant de la matinée.


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  • Après Dominique Strauss-Kahn, l’humoriste Stéphane Guillon a trouvé un autre homme politique pour lui faire sa publicité

    Invité hier matin sur France Inter, le ministre de l’Immigation et de l’Identité nationale Eric Besson était au centre de la chronique de l’humoriste qui l’y avait dépeint comme "une taupe du Front national", chargée d’infiltrer le gouvernement au bénéfice de son vrai parti.

    (video Dailymotion)


    En préambule de son interview par Nicolas Demorand, Eric Besson a souhaité revenir sur ce billet d’humeur : "Je ne l’ai pas entendu personnellement mais depuis tout à l’heure, je reçois des SMS d’amis qui me disent être scandalisés par ce qu’il fait. Je voudrais attirer votre attention sur la dérive qui est la sienne : la dernière chronique ou l’avant-dernière chronique qu’il m’avait consacrée, je pèse mes mots, je considère qu’elle était raciste". (celle-ci concernait les "mariages gris" que dénonçait Eric Besson et rappelait que le ministre était en couple avec une jeune femme tunisienne).


    Une polémique que l’humoriste accueille comme du pain béni et n’hésite pas à reprendre ce matin dans son nouveau billet d’humeur : "Être humoriste, c’est de plus en plus compliqué, il faut faire attention à tout, peser chaque mot ! Si on continue, c’est un métier qui va disparaître, comme maréchal-ferrant. Y’en aura plus !" Stéphane Guillon précise ne pas comprendre ce qui a pu énerver Eric Besson : "Si on réécoute posément mon papier, c’est une fiction, ni plus ni moins. Je disais qu’en vérité Eric Besson a toujours travaillé en sous-main pour le Front national. Un homme qu’on attaque toujours pour ses traîtrises, pour une fois je le dépeins comme quelqu’un d’extrêmement fidèle, il le prend mal !"

    La réaction impulsive du ministre, et effectuée sans même avoir entendu l’objet du scandale, joue d’ailleurs contre ce dernier : "Violette, ma fille elle est comme lui. Colérique, sanguine, elle part au quart de tour… mais bon, elle a trois ans" souligne l’humoriste ce matin sur France Inter. "Il a réagi sans avoir entendu ma chronique, en se basant uniquement sur des SMS envoyés par ses amis, des conneries du style ‘Guillon a cité Mein Kampf’. Après lui il répète le truc bêtement à l’antenne, il se ridiculise."


    Mais dans les plus hautes instances de la radio, la chose n’a pas été prise avec le sourire. Jean-Luc Hees, président du groupe Radio France, n’a pas hésité à présenter des excuses au nom de tout son groupe. Une bien mauvaise idée si l’on en croit les réactions unanimes du PS dont le député Bruno Le Roux a dénoncé "les excuses rampantes", mais aussi du syndicat SNJ-CGT, de Guy Bedos, de Patrick Timsit et de Guy Carlier qui est revenu sur l’affaire ce matin lors de sa chronique sur Europe 1 : "En ce moment, il n’est pas de bon ton de s’attaquer trop violemment aux politiques, sinon Alexandre Bompard va être obligé de faire des excuses. C’est comme ça que ça se passe : les directeurs de radio s’excusent auprès des politiques des billets d’humour et d’humeur de leurs chroniqueurs."

    Reste à connaître le fin mot de l’histoire. Mais si celle-ci se termine par le licenciement de Stéphane Guillon, à n’en pas douter, on n’a pas fini d’en entendre parler.

    Jérémy PRIN-DERRE (jprin-derre@laprovence-presse.fr)


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  • C'est une alerte sérieuse pour Stéphane Guillon ! France Inter a, pour la première fois, enregistré une majorité de mails hostiles à la chronique de l'humoriste à la suite de son attaque contre Éric Besson . Selon une note interne du service des auditeurs dont Le Point a eu connaissance, sur 442 courriels reçus par la station, 54 % sont hostiles à Guillon, tandis que 46 % lui sont favorables. C'est un phénomène très nouveau, car, d'habitude, quand Guillon est pris dans une polémique, la quasi-totalité des mails des auditeurs d'Inter lui assurent un soutien sans faille...

    Par ailleurs, Éric Besson s'est dit prêt à "un face-à-face à la radio" avec l'humoriste. L'affaire prend des proportions un peu grotesques. "Qu'il me dise en face ce qu'il a dit dans ses chroniques et que je puisse lui répondre et on verra s'il est aussi sûr de lui qu'il l'est quand il n'a personne en face de lui", a ajouté le ministre de l'Immigration lors d'un déplacement à Calais. Pour le ministre, l'humoriste "fuit en permanence le débat avec ceux qu'il cible dans ses chroniques et qu'il s'arrange même pour ne pas croiser en sortant du studio".

    Le SNJ de Radio France s'est, quant à lui, offusqué des "excuses" présentées à Éric Besson par Jean-Luc Hess, au nom de Radio France. Toutefois, le SNJ relève que "ce n'était sans doute pas la plus drôle, ni la plus fine des chroniques de Stéphane Guillon." Bref, on sent les troupes quelque peu gênées aux entournures, obligées de s'enrôler dans la défense de la liberté de ton derrière une bannière guillonesque qui présente quelques taches peu ragoûtantes...


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